La campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles s’est clôturée ce lundi 9 décembre 2024 à Birava, un village du territoire de Kabare, dans la province du Sud-Kivu. L’événement, organisé par Swisscontact, a été marqué par un atelier d’échange axé sur les causes et les défis liés aux violences basées sur le genre, sous le thème : « Sortir de la violence est notre responsabilité collective ».
L’objectif principal de cette journée était de mettre en lumière les causes profondes des violences de genre, d’identifier les obstacles à la réintégration des victimes dans la communauté et de définir des stratégies concrètes pour y remédier.
Les participants ont souligné plusieurs facteurs aggravants, tels que les coutumes rétrogrades, les influences religieuses, la faible communication au sein des couples, la marginalisation des femmes et les préjugés de la société.
La faible réintégration des victimes a également été évoquée, avec des causes liées au manque de sensibilisation, au manque de ressources d’accompagnement et au rejet social. Les échanges ont permis de mettre en évidence l’importance de lutter contre ces obstacles pour favoriser la réinsertion des survivantes de violences.
Madlaina Bruderer, cheffe de projet du programme « Unis Pour l’Egalité de Genre » (U.P.E.G), a présenté les trois piliers du projet : le plaidoyer, le renforcement des capacités et la création d’un environnement protecteur pour les femmes, avec un accent particulier sur l’égalité de genre et le leadership féminin.
Elle a expliqué que la campagne fait partie d’une série d’activités réalisées dans plusieurs localités, telles que Panzi, Mulamba, Kaniola et Katana, sous le thème de cette année : « Riposter et se construire après les violences : nous avons tous un rôle à jouer ».
Madlaina Bruderer a également salué l’engagement des habitants de Birava dans la lutte contre les violences basées sur le genre, et a encouragé les participants à continuer de défendre les droits des femmes et des filles.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour le troisième pilier à travers les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Nous avons été à Panzi, à Mulamba, à Kaniola, à Katana, et nous sommes ici pour clôturer les activités. Ces activités s’inscrivent dans le thème de cette année, qui est : « Riposter et se reconstruire après les violences : nous avons tous un rôle à jouer ». »
Lors de cet atelier, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment la création de comités d’accompagnement pour les survivantes, leur inclusion dans des travaux communautaires, la promotion de la masculinité positive et la sensibilisation pour encourager les femmes à briser la peur et s’affirmer.
Mongane Rukiko Jospin, Président de la Société civile Forces Vives de Lugendo, a souligné que cet atelier marque un tournant dans le changement de mentalité sur la place de la femme dans la société. Il a proposé d’intensifier la sensibilisation sur la résolution 1325, qui valorise le rôle de la femme dans la paix et la sécurité.
Il s’est également engagé à promouvoir la lutte contre les violences faites aux femmes et à accompagner les victimes dans leur processus de réinsertion.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet U.P.E.G, porté par Swisscontact, et vise à renforcer l’égalité de genre dans la région.
La campagne de 16 jours d’activisme, lancée le 25 novembre, s’achève ce 10 décembre, avec la participation de nombreuses organisations mobilisées pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Brigitte Furaha