Accès Humanitaire

Le Docteur Denis Mukwege demande aux autorités congolaises d’adopter une loi portant protection des défenseurs des droits humains; ainsi que la protection et l’assistance des victimes et témoins des différents massacres perpétrés au pays, et qui sont répertoriés dans le rapport  du projet Mapping des Nations Unies.

Il l’a dit lors de son intervention à l’occasion de la réunion extraordinaire de la Sous-Commission des droits de l’homme du Parlement européen ce lundi 31 août 2020; au sujet de la justice transitionnelle en RDC.

Le prix Nobel de la paix 2018 fustige le silence du Gouvernement congolais face aux plusieurs recommandations du rapport Mapping; et estime qu’il est important aujourd’hui de s’engager à les mettre en œuvre.

Mukwege veut également que les personnes survivantes de ces massacres, participent à la conception des mesures de justice; qui seront initiées par le Gouvernement, car elles les concernent directement.

«Nous demandons également aux autorités congolaises de procéder sans tarder à l’adoption et à la mise en œuvre d’une loi nationale sur la protection des défenseurs des droits humains en général et d’une loi spécifique visant la protection et l’assistance des victimes et des témoins, accompagnées de financements appropriés et durables. De plus, nous souhaitons une participation effective des victimes, y compris des survivant(e)s de violences sexuelles, à la conception; à la mise en œuvre et à l’évaluation des mesures de justice qui les concernent directement, dans l’esprit de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité et de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité.» dit-il.

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Denis Mukwege a dit être encouragé par la récente communication du Président de la République  Felix Tshisekedi; qui a instruit le gouvernement congolais de mettre le dossier de la justice transitionnelle à son agenda; lors du Conseil des Ministres en date du 7 août 2020.

«Cette annonce constitue un pas en avant pour la reconnaissance du droit des victimes à la justice, à la vérité, et à des réparations. Gageons que le Président de la République, homme politique sans lien avec les crimes du passé fasse avancer la RDC sur le chemin de la justice et de la paix, avec le soutien de ses partenaires privilégiés, notamment l’Union européenne.» a-t-il dit.

Le rapport du projet Mapping (à lire ici) documente les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire, commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la RDC. Ce document dense et détaillé, basé sur des enquêtes et des recherches rigoureuses, est le fruit d’un travail d’un an effectué par une équipe d’experts des Nations Unies spécialisés en droits humains. Il couvre l’un des chapitres les plus tragiques de l’histoire récente de la RDC.

Selon le Docteur Mukwege, ce rapport est avant tout une véritable cartographie, un inventaire documentant 617 «incidents» violents commis entre 1993 et 2003 qui suggèrent que des sérieuses violations des droits humains et du droit humanitaire ont été commises. «Le rapport conclut que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Certains actes pourraient même être constitutifs du crime de génocide s’ils étaient portés à la connaissance d’un tribunal compétent.» a-t-il dit.

Museza Cikuru

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