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La Coordination Provinciale de « Ensemble pour la République » de Moïse Katumbi au Sud-Kivu dit désapprouver la démarche, qu’elle qualifie de « discriminatoire » et basée sur le clivage identitaire, voilée par un concept « dangereux » de la «Congolité» .

Au cours d’un point de presse tenu ce dimanche 11 Juillet 2021, « Ensemble pour la République », indique que cette loi dite «Tshiani » s’apparente à « l’ivoirité » en Côte d’Ivoire et l’Apartheid en Afrique du Sud qui sont toutes de triste mémoire.

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Pour le parti de Moïse Katumbi, qui voit son leader particulièrement visé, cette loi « inopportune » risque de détruire la cohésion nationale et les acquis de l’alternance politique chèrement acquise au prix de sang des Congolais.

«Pendant que la population croupit dans la misère indescriptible, certains compatriotes mal intentionnés et à la recherche du positionnement politique opportuniste proposent des lois qui n’apportent aucune solution aux problèmes socioéconomiques de cette population (insécurité de tout genre, pas d’accès à l »eau potable, à l’électricité et à l’éducation de qualité, infrastructures routières délabrées, pas d’accès aux soins de santé de qualité et pas d’emplois aux jeunes) », dit « Ensemble pour la République » dans une déclaration lue par le Coordonnateur Provincial Sud-Kivu, Dieudonné Kabembe.

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Le parti de Moïse Katumbi appelle tous les Congolais à la vigilance et à la résistance face à la cette loi qui, selon lui, vise à priver certains Congolais de leurs droits fondamentaux.

Il dénonce aussi la violation de la Constitution de la RDC en ses articles 13 et 220 qui proscrivent toute discrimination à l’égard de tout citoyen Congolais.

« Ensemble pour la République » prône le libéralisme social fondé sur l’humanisme et la solidarité. C’est pourquoi nous ne tolérons pas des lois rétrogrades qui ternissent l’image du pays et constituent une menace à la paix nationale, régionale et internationale », avertit « Ensemble pour la République » au Sud-Kivu.

Contexte

Noël Tshiani a proposé une loi pour verrouiller l’accès à certaines fonctions de « souveraineté » à certains congolais dont les deux parents ne sont pas congolais d’origine. C’est-à-dire aux congolais de « pères et de mères ».

Cette proposition de loi a été endossée par le député national Nsimbi Pilulu qui l’a déposé à l’Assemblée Nationale, accompagné de Noël Tshiani, son initiateur.

Le député affirme que plus de 250 députés nationaux soutiennent l’initiative.

Disons que plusieurs personnalités, même au sein de l’Union sacrée de Félix Tshisekedi, se sont clairement opposées à l’idée de cette proposition de loi. Selon eux, l’actuel Chef de l’État veut, à travers cette loi, « éliminer toute concurrence » lors de la présidentielle de 2023.

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C’est le camp de Moïse Katumbi qui a semblé le plus préoccupé par cette loi. La nationalité de leur leader avait déjà fait l’objet des débats avant la présidentielle de 2018. Au sein de son «Ensemble pour la République», on estime que cette proposition de loi sur la nationalité vise à l’écarter de la course à la présidentielle de 2023.

Mais en mai dernier, Moïse Katumbi avait rappelé que la question de la nationalité est déjà réglée par la Constitution. Il s’est opposé à cette proposition de loi : « S’il y a de l’injustice, nous allons le dénoncer, nous allons nous défendre. Et cette division ou mieux distraction, nous ne pouvons jamais l’accepter, » soutenait-il.

Son parti a même menacé de quitter officiellement l’Union Sacrée Tshisekedi si la loi est inscrite parmi les matières à débattre au sein de l’Assemblée Nationale.

Jean-Luc M.

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