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La Communauté Banyamulenge refuse de garder silence alors qu’elle estime vivre une « épuration ethnique » dans plusieurs régions de la province du Sud-Kivu. Des actes qu’elle n’hésite pas à qualifier de « génocide ».

Ce vendredi 13 Août 2021, jour de la commémoration du 17ème anniversaire du massacre de Gatumba contre des membres de leur communauté, les Banyamulenge s’étonnent encore une fois qu’ils soient considérés comme des bourreaux et non des victimes dans les conflits dans les Hauts et Moyens Plateaux d’Uvira, Fizi et Itombwe (Sud-Kivu).

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Nombreux ont l’impression d’être seuls contre tous.

« Ça fait 5 ans que nous sommes en train d’être tués au su et au vu du gouvernement congolais, des gouvernements des pays voisins de la région et des organisations nationales et internationales dont la MONUSCO). Les ambassadeurs le savent et le monde entier le sait mais personne ne bouge. C’est comme si le monde entier s’est ligué contre les Banyamulenge », s’indigne Jean Scohier Muhamiriza, notable Munyamulenge.

Alors que les groupes armés issus des différentes communautés continuent toujours les affrontements dans la région, Muhamiriza, pense que ceux de sa communauté ne font que se défendre face aux attaques maï-maï et leurs alliés. Une volonté manifeste de passer à une « épuration » éthnique.

« Ce sont des Maï-maï qui sont de tueurs. Nous sommes l’auto-défense. Nous nous défendons. On n’a jamais attaqué les Maï-Maï dans leurs villages, on nous rencontre chez nous. On a brûlé toutes les habitations, on a razzié tous les troupeaux, on a chassé les gens de leurs villages et c’est nous qui avons subi le gros de cette guerre venant des Maï-Maï et de Red Tabara….lorsqu’ils viennent en armes, nous cherchons aussi comment avoir les armes pour nous défendre.. ».

Ce notable de la Communauté Banyamulenge demande que le gouvernement traque les hommes armés en commençant par les troupes étrangères de Red Tabara en particulier et les Maï-Maï « qui attaquent les Banyamulenge ». 

Dans une déclaration rendue publique ce 13 Août 2021 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, à l’occasion des 17 ans depuis le massacre de Gatumba, cette communauté demande au gouvernement Congolais de mettre fin aux attaques dont les Banyamulenge font l’objet et assister les déplacés qui vivent dans des conditions précaires à Minembwe, Mikenge, Bijombo et Bwegera.

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Elle demande aussi à la communauté internationale et à l’Organisation des Nations-Unies d’honorer la promesse de justice faite aux victimes du massacre de Gatumba, juste au lendemain de la commission du crime.

La Communauté Banyamulenge demande aussi l’implication immédiate de l’ONU pour que cesse selon elle « le génocide en cours ciblant les Banyamulenge » dans les Hauts et Moyens Plateaux du Sud-Kivu.

Jean-Luc M.

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