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Les 32 élus qui vont représenter la province du Sud-Kivu au niveau national tel que provisoirement proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sont désormais connus. Il en est de même pour les 44 nouveaux députés provinciaux provisoirement proclamés et qui désormais devront siéger à l’assemblée Provinciale. De nombreux acteurs sociaux ayant choisi la politique n’ont pas réussi à se faire élire. Quel avenir pour ces acteurs sociaux ?

Ces acteurs, venus majoritairement des faîtières de la Société Civile et des mouvements citoyens se sont portés candidats aux législatives nationales, provinciales et aux élections communales. Tous ont été alignés par des partis et regroupements politiques dans lesquels ils ont publiquement ou secrètement adhéré. 

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Même si pendant leur activisme à la Société Civile ces acteurs étaient trop critiques au pouvoir de Félix Tshisekedi, nombreux ont choisi des partis et regroupements politiques de l’Union Sacrée (la famille politique de Tshisekedi). 

Néanmoins, certains se sont alignés dans des partis politiques de l’opposition dont « Ensemble pour la République » de Moïse Katumbi et LGD de Matata Ponyo. 

Dans l’ensemble on peut citer : Jean Chrysostome Kijana (Président national de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile), Patient Bashombe (ancien Président du Bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu), Bienvenu Karhakubwa (ancien membre du Bureau de coordination de la Société Civile), Joseph Mpeseni (ancien président de la Société Civile de Shabunda), André Byaduniya (ancien président de la Nouvelle Société Civile d’Uvira).

Tous se sont portés candidats aux législatives nationales et/ou provinciales.

Sur cette liste on peut également citer d’autres acteurs sociaux et pas n’importe lesquels, issus des organisations membres de la Société Civile, à l’instar de Justin Bahirwe de SOS IJM, le Pasteur Nicolas Kyalangalilwa, Didier Kitumaini de la Société Civile de Bunyakiri, Silibo Mukambilwa de la puissante société civile de Mwenga ou encore Safanto Bulongo, fervent acteur du secteur minier au Sud-Kivu.

À l’issue de la publication des listes des élus par la CENI, on constate que ces acteurs sociaux ayant migré dans la politique n’ont pas réussi à se faire élire, ni à la députation nationale, moins encore à la députation provinciale. Et ce, malgré la propagande autour de leurs candidatures. 

Seul Didier Kitumaini a réussi à arracher un siège au parlement national pour le compte de la circonscription électorale de Kalehe.

Au niveau provincial par exemple, plusieurs acteurs sociaux  ont déposé leurs candidatures mais n’ont malheureusement pas réussi à se faire élire. 

On peut à titre illustratif citer : Zozo Sakai, Julien Namegabe, Paulin Mulume, David Cikuru, et plusieurs autres.

Un fait qui soulève des questionnements dans l’opinion publique au Sud-Kivu. 

Qu’est-ce qui a réellement concouru à cet échec cuisant des acteurs sociaux? Est-ce qu’ils n’ont pas réussi à convaincre la population? Un mauvais casting dans le choix des partis politiques? Un manque de moyens financiers pour la campagne électorale ?

En tout cas, difficile d’avoir des réponses définitives à ces questionnements.

D’autres questions importantes: que vont devenir ces acteurs sociaux ? Vont-ils choisir la politique pure et laisser l’activisme citoyen ? Ont-ils la possibilité de faire un comeback et continuer à exercer au nom de la Société Civile après leur adhésion au sein des partis et regroupements politiques ? Que disent les textes qui régissent la Société Civile ?

« La Charte est claire quant à ce. Là, il faut vraiment trois ans pour que la Société Civile puisse vous admettre. D’abord, vous démissionnez au sein de vos partis politiques et vous ne viendrez pas représenter vos organisations au sein de la Société Civile. C’est à l’issue de trois ans sans activités politiques que vous pouvez réintégrer la Société Civile. Les gens doivent être conséquents », insiste Mizo Kabare, Rapporteur de la puissante Société Civile Forces vives du Sud-Kivu.

 Celui-ci rappelle que la Société Civile n’est pas un travail et que ces acteurs qui sont allés en politiques ne sont pas à diaboliser.

Pour certains autres acteurs, la situation n’est pas compliquée. Nombreux d’entre eux, dirigeants d’organisations, n’ont pas de difficultés à reprendre leurs places. 

Pour l’instant, l’heure est aux recours au niveau des Cours et Tribunaux et il n’est pas exclu que certains acteurs reviennent sur les listes des députés définitivement élus

Bertin Bulonza

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2 commentaires

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