Depuis 2020, un gisement d’or a été découvert et exploité sur une colline située en groupement de Luhihi, en territoire de Kabare au Sud-Kivu, obligeant hommes et femmes à abandonner d’autres activités telles que l’agriculture, la pêche, le commerce, l’artisanat, ainsi que les études pour les jeunes et les enfants. Deux ans après, la Société Civile de Kabare, après plusieurs missions effectuées sur place à Luhihi, parle de deux ans d’exploitation sans impact positif dans la communauté.
Dans un rapport parvenu à laprunellerdc.cd ce lundi 21 février 2020, cette structure retrace un tableau sombre. Pour Emmanuel Bengehya, président de la Société Civile de Kabare, l’exploitation de l’Or dans cette partie de la province du Sud-Kivu, au lieu de contribuer au développement du milieu, a plutôt contribué à la promotion des antivaleurs.
Selon cette structure citoyenne, depuis la découverte de ce carré minier, le groupement de Luhihi a déjà enregistré : plus de 125 cas de violences basées sur le genre, plus de 35 couples divisés, plus de 300 enfants mineurs et femmes utilisées, 4 corps sans vies ramassés, et bien d’autres dégâts humains et matériels.
«Le Groupement de Luhihi totalise deux ans d’expérience sur l’exploitation de l’Or… aucun impact positif dans la Communauté locale. Le Bilan est de Zéro dollar, Or et Francs bénéficiés par la population… Plus de 4 corps sans vie ramassé, plus de 125 cas de violences basées sur le genre enregistrés, plus de 3 cas de viols, 78 cas de vols (chèvres, poules,…), 20 cas de justice populaire dont un policier tué, plus de 35 couples divisés, plus de 15 maisons incendiées, pollution de l’environnement, destruction de routes d’intérêt local, mouvement des personnes incontrôlé, plus de 300 enfants mineurs et femmes utilisés dans cette carrière, plus de 24 cas d’arrestations arbitraires, Conflit interne (entre villages), violation de droit de l’homme d’où le dernier cas date de la semaine dernière où un policier a tiré sur un creuseur à cause de deux mille francs congolais,» regrette la Société Civile de Kabare.
Selon cette structure, l’apport que cette exploitation devrait apporter à toute la communauté locale, a été dirigé vers les hommes « politiques, les Opérateurs économiques et les autorités administratives ».
La Société Civile de Kabare condamne toutes les exactions commises ces deux dernières années à Luhihi, et demande que justice soit faite.
Elle exige une enquête pour « déterminer les kilogrammes d’or » déjà exportés de Luhihi, et déterminer la part que la population locale devrait bénéficier pendant ces deux ans.
Fiston Aksanti, stagiaire ISAM