Intervenons-nous

La jeunesse de l’UDPS Tshisekedi section de Fizi ne cache plus son mécontentement face à ce qu’elle considère comme une injustice persistante au sein de son propre parti. Dans une lettre adressée à Monsieur le Vice-Gouverneur de la province du Sud-Kivu, la ligue des jeunes de l’UDPS a exprimé son indignation et sa frustration face à plusieurs situations qu’elle juge discriminatoires et dévalorisantes.

Selon la correspondance consultée par La Prunelle RDC, la jeunesse de la section de Fizi se sent complètement ignorée dans le partage des responsabilités au sein du parti. Durant le premier mandat de 2018 à 2023, aucun jeune de l’UDPS section de Fizi n’a été intégré dans l’appareil de l’État, malgré la mobilisation et l’engagement de la jeunesse locale pour soutenir le parti lors des élections. Plus inquiétant encore, les responsables et cadres locaux de la section, tels qu’Eddy Nfundi, Busemene Wilondja, Elize Wahenga, et Piter Stobbert, ont été systématiquement mis à l’écart, laissant place à des figures venues d’autres partis, comme le PPRD.

Lire aussi : Nord-Kivu : L’opposition appelle à la démission du président Tshisekedi face à l’escalade des violences

La situation semble s’aggraver depuis 2024, avec des cadres issus d’autres formations politiques, en particulier le PPRD, qui occupent des postes clés, faisant ainsi ombrage à ceux qui ont soutenu le parti depuis ses débuts. Cette situation est perçue comme un déni des sacrifices et de l’engagement de la jeunesse de l’UDPS de Fizi.

Le texte met également en lumière des allégations selon lesquelles des membres du PPRD réclament des postes au sein du gouvernement provincial comme étant « leurs quotas », ce qui est perçu comme un abus de pouvoir et un manque de respect envers les jeunes militants de l’UDPS qui se sentent dévalorisés et déçus par l’attitude des dirigeants.

La jeunesse de l’UDPS de Fizi rappelle également que ce manque de reconnaissance et de représentation au sein du gouvernement local crée une division dans les rangs du parti, menaçant son unité. Ils dénoncent également ce qu’ils appellent « l’UDPS Byakuhivya », une faction perçue comme une menace pour les idéaux du parti, qu’ils jugent corrompue et déconnectée des réalités locales.

Pour remédier à cette situation, la jeunesse de l’UDPS Fizi a formulé plusieurs propositions visant à redonner leur place aux jeunes dans le processus de nomination et dans les postes de responsabilité. Parmi ces recommandations figurent la définition claire des quotas de jeunesse lors des prochaines nominations, le refus de la monétisation des postes et la limitation des nominations aux membres des familles proches des leaders. De plus, ils réclament une représentation plus équitable des jeunes dans les entreprises publiques et les institutions étatiques.

Les jeunes militants de la section de Fizi ont menacé d’organiser des actions de protestation via les médias et les réseaux sociaux si leurs demandes ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais.

Lire aussi : Guerre du Rwanda à travers le M23 en RDC: Tshisekedi refuse le dialogue avec le groupe terroriste

Cette situation met à l’épreuve l’unité de l’UDPS Tshisekedi à Fizi. La jeunesse locale semble se retrouver dans un combat pour la reconnaissance et la justice, un combat qu’elle considère essentiel pour garantir l’avenir du parti et préserver ses idéaux. Pour ces jeunes, le silence qui les a longtemps caractérisés ne doit plus être interprété comme de la faiblesse, mais comme une attente d’action concrète de la part de leurs dirigeants. 

Jean-Luc M.

Share.
Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.