Intervenons-nous

    Depuis quelques jours, des informations circulent sur les réseaux sociaux, annoncent que le ministre congolais de l’environnement et développement durable, Me Claude Nyamugabo, serait impliqué dans l’octroi des concessions forestières aux investisseurs chinois dans l’ancien Equateur.

    Plusieurs parties prenantes dans la gestion des forêts congolaises et au sein du ministère congolais en charge de l’environnement, c’est l’étonnement.  

    Des informations concordantes confirment qu’aucune concession nouvelle n’a été accordée, même pas un nouveau centimètre pendant le 8 dernier mois.

    Il s’agit plutôt des concessions anciennes dûment acquises avant que Nyamugabo ne soit ministre de l’environnement et qui ont changé des propriétaires.

    Il s’avère que ce sont des entreprises chinoises qui les ont rachetées, ce qui n’énerve aucune disposition de la loi en la matière, rappelle-t-on.

    «Il n’est pas question qu’une personne appelle le ministre depuis son bureau en Europe et lui ordonne d’annuler ses décisions, par ce qu’il s’agit tout simplement des concessionnaires chinois », explique une source proche du ministre.

    A la question relative aux millions qui seraient attribués à la RDC grâce à ses forêts, ces sources nous ont renvoyé au FONARED, présidé par le ministre des finances, car le Ministre de l’environnement ne les a jamais vus.

    Pour l’instant, disent nos interlocuteurs, la RDC n’a pas jusque-là une structure nationale de gestion des fonds accréditée au fonds vert.

    Ils notent que des efforts sont fournis par le ministre Nyamugabo pour faire accréditer le BCECO à ce fonds vert qui reste presque inaccessible à court et à moyen terme. 

    D’ailleurs, juste à son arrivée, début mars 2020, le ministre a organisé un atelier sur la politique forestière, auquel ont pris part toutes les parties prenantes: le Ministère de l’environnement, tous les partenaires financiers , la société civiles et tous les ministres provinciaux du secteur en vue de s’enquérir de la politique forestière du pouvoir centrale qui reste aussi un cadre de concertation entre le pouvoir central et les entités décentralisées par leurs provinces respectives, insistent-elles.

    Dans son discours, le ministre Nyamugabo avait même fustige le fait que la RDC n’ait pas une politique forestière. 

    «Il est inconcevable qu’un pays qui détient plus de 60% de la superficie du deuxième massif forestier tropical du monde et 155 millions d’hectares de forêts ne puisse pas disposer d’une politique forestière claire à l’instar d’autres pays avec lesquels il partage le massif », avait-t-il déclaré.

    Pour ce qui est de ces concessions de l’ancien Equateur, une source au ministère rassure que des équipes ont déjà été dépêchées sur terrain pour vérifier toutes ces allégations relayées par des structures « à la recherche des financements ». Elle rassure que le patron de l’environnement respecte bien les lois.

    Pour nos sourcs, le ministre Nyamugabo continue à soutenir que les forêts congolaises doivent aider la RDC  à se développer.

    «Il s’agit purement et simplement d’une machination de certaines organisations de la Société civile pour pérenniser leur financement de la part de certains de leurs bailleurs de fonds basés en occident. Le Ministre Nyamugabo n’a jamais octroyé une seule concession forestière et moins encore violé le moratoire car ce moratoire est un produit du Gouvernement dont il est membre. C’est un éminent juriste respectueux des textes et ne peut donc les violer», insiste une source.

    Un acteur de la Société Civile de l’ancien Equateur  confirme par ailleurs que tous les autres ministres qui l’avaient précédé à ce portefeuille au cours de 10 dernières années, ont octroyé des concessions. Les uns le faisaient même dans les 3 premiers mois de prise de fonction.

    «Déjà 8 mois, le ministre Claude Nyamugabo n’a même pas cédé 1 mètre. Il a simplement entériné la cession de ces espaces vendus par leur anciens propriétaires, pour se rassurer que la cession en question s’est passée dans le respect de la loi. Il faut que cela se sache une fois pour toutes», dit-il.

    Il pense par ailleurs que toutes ces rumeurs sont l’œuvre de ceux qui veulent salir le ministre, et surtout ceux qui ont perdu leurs intérêts dans cette cession aux entrepreneurs chinoises.

    Eric Shukrani

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