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Le Gouverneur de province du Sud-Kivu a annoncé ce mardi 9 mai que les rescapés des inondations survenues jeudi 4 mai dernier à Bushaku, seront délocalisés vers l’aérodrome de Lwako, en territoire de Kalehe, afin de les protéger contre toute éventuelle catastrophe naturelle dans ce milieu.

Il l’a dit lors d’une adresse aux habitants de Bushushu, alors qu’il accompagnait la délégation du Gouvernement central, venue réconforter les habitants touchés par les inondations qui ont fait plus de 400 morts, des milliers de disparus, ainsi que d’importants dégâts matériels, dans cette partie de la province du Sud-Kivu.

«Votre plus grande doléance a été de vous déplacer de ces endroits à risques, pour que demain nous ne puissions assister à ce genre de drame. C’est pour cela que nous allons délocaliser la population d’une façon provisoire, vers un aérodrome qui est libre. C’est à Lwako. Nous allons faire vite pour déplacer la population à cet endroit, pour éviter une catastrophe dans les prochains jours. En plus, on nous a donné de l’argent pour acheter quelques bâches, le temps que nous puissions construire des maisons confortables. Vous pouvez d’abord être dans ces abris provisoires. On nous a donné Nous avons reçu quelques bâches pour vous construit des abris provisoires. Après nous allons consulter les propriétaires terriens pour trouver des endroits définitifs que vous allez occuper pour vous épargner de ce danger,» a déclaré Théo Ngwabidje.

«Nous vous demandons de nous écouter et d’accepter d’être déplacés,» a insisté Théo Ngwabidje, avant que dans la foule, des voix ne s’élèvent pour dire « Nous n’irons pas à Lwako ».

Mais pourquoi ces sinistrés ne veulent pas être délocalisés vers Lwako ? Certains interrogés par Laprunellerdc.info sur place, expliquent que non seulement cet endroit est « très éloigné » de Bushushu, mais il n’y a aussi « ni eau, ni quoi que ce soit ».

«Je ne peux pas partir à Lwako. Il vaut mieux rester et prendre le risque d’être emporté comme nos frères l’ont été. C’est un endroit éloigné, il n’y a même pas d’eau. Nous demandons qu’on nous donne une autre plantation près d’ici. Là chez Lukwebo [Président du Sénat, ndlr] ou bien à Muhongoza. Ce sont des bons endroits où on peut vivre sans problème,» affirme Jackson, qui dit avoir perdu son père, ses trois frères, et 37 autres membres de sa famille élargie.

Il est complété par Bahati, un autre habitant qui a perdu : «Comment peut-on nous dire de quitter Bushushu pour Lwako ? Nous avons des champs à Chamula, Buguli et autres. Est-ce qu’on peut quitter Lwako vers Buguli ? Il y a plusieurs plantations qui sont ici, notamment à Bulera. Je ne sais pas si en nous envoyant à Lwako, le Gouvernement pense que nous sommes des Hommes ou des bêtes. C’est mieux de rester ici parce que là aussi, nous allons mourir avec la famine,» explique-t-il.

Entre-temps, sur place, ces sinistrés vivent dans la misère. Ces derniers manquent de tout : les infrastructures d’eau ont été endommagées, alors qu’ils n’ont ni nourriture, ni abris, pour ceux qui n’ont pas de famille d’accueil. «Là que nous sommes, nous dormons dans des mauvaises conditions. Même les enfants qui ont survécu commencent à tomber malade. Qu’ils nous donnent d’abord un endroit où on peut vivre,» affirme Sifa. Elle a également perdu son père et son enfant.

Selon un bilan provisoire dressé mardi par le Cadre de Concertation de la Société Civile de Kalehe, plus de 411 corps ont été repêchés des décombres et environ 5.000 personnes sont portées disparues à la suite de ce drame. Près de 200 blessés sont pris en charge dans différentes structures sanitaires de Kalehe.

Museza Cikuru

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