Intervenons-nous

Prisca Iragi, artiste danseuse, a effectué une impressionnante performance de rue ce lundi 30 mai 2022 à Bukavu, pour dénoncer la « brutalité » dont a récemment été victime la journaliste Esther Kanga, lors de son arrestation vendredi dernier par des agents du Parquet de Bukavu.

Avec d’autres jeunes slammeurs et activistes des droits humains, Prisca Iragi a fustigé « l’humiliation » dont cette journaliste Directrice de la radio Jambo Fm a été victime ; de la part d’un service public « censé faire respecter les lois du pays » en matière des droits humains.

S’inspirant de la vidéo qui a été prise lors de l’arrestation de la journaliste, où l’on voit des jeunes gens entrain de vouloir étrangler cette journaliste, Prisca Iragi a usé de son talent pour illustrer des gestes d’une personne au bout de son souffle, qui crie au secours des passant, alors qu’elle se trouve entre les mains de ces agents du Parquet.

«C’était une façon pour moi de dénoncer tout ce qui s’est passé dans la matinée du 27 mai contre madame Esther Kanga. Une manière de la soutenir et lui montrer qu’elle n’est pas seule dans ce grand combat. J’ai écrit sur moi et sur des calicots « non au musèlement de la presse ». Parce que ce jour-là nous avons assisté à une arrestation d’une journaliste de façon brutale et inhumaine. C’était alors une façon de demander aux autorités de ne plus jamais empêcher aux journalistes d’accéder ou traiter les informations. Cela viole la liberté de la presse, et nous empêche nous citoyens, de suivre les informations,» a laissé entendre Prisca Iragi.

Prisca Iragi
La danseuse Prisca Iragi dans la rue à Bukavu. Ph Laprunellerdc.info

Calicot à la main, cette artiste danseuse a envoyé un message de réconfort aux journalistes de Bukavu. Et aux autorités de garantir la liberté de la presse, en s’abstenant de poser des actes tendant à museler les journalistes.

«A tous les journalistes de continuer à se battre. Beaucoup de courage pour vous. Nous nous avons besoin de continuer à suivre les informations. Aux autorités, qu’elles soient protectrices des journalistes et non des bourreaux de ces derniers,» a-t-elle insisté.

Lire aussi Bukavu: libération de la journaliste Esther Kanga après une arrestation « brutale »

Pour rappel, la journaliste Esther Kanga a été arrêtée « brutalement » vendredi 27 mai 2022 à son lieu de travail à Bukavu. Selon des ONGDH locales, celle-ci a été « menacée, humiliée et tabassée » par ces agents du Parquet, qui ne lui ont même pas communiqué le motif de son arrestation. Celle-ci avait ensuite été conduite au Parquet de Bukavu, où elle a été libérée après près d’une heure de détention, à la suite d’une vive protestation des journalistes.

Bertin Bulonza

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