« Ingratitude » c’est le titre d’une chanson de l’artiste musicienne Tshala Mwana, au cœur d’une vive polémique depuis sa sortie le week-end dernier.
Après l’arrestation de celle que les congolais appellent affectueusement « Mamu nationale », Laprunellerdc.info vous décrypte le contenu de la chanson « Ingratitude »; qui d’ailleurs venait d’être interdite sur Kinshasa par la commission nationale de censure.
L’humour épouse la réalité!
D’un rythme un peu folklorique, Tshala Mwana, dans « ingratitude; s’en prend aux ingrats sans en citer un seul nom. Elle dit juste que ces ingrats sont méchants et ne peuvent progresser faute de leur mauvais cœur.
« Ingrat, ingrat tu as un cœur méchant, tu n’iras pas loin. Ingrat, ingrat tu as un esprit méchant, tu n’iras pas loin. Tu ne descendras que sur l’arbre par lequel tu es bien monté » chante la Mamu nationale en introduction de sa très commentée chanson.
Tshala Mwana, l’habituée du « mutuashi » la danse traditionnelle Luba se dit avoir mal au cœur de voir cet ingrat, inconnu, qu’elle a même refusé de citer. « J’ai mal au cœur. Tu m’as déçue » dit-elle à son ingrat.
La Mamu se met dans la peau d’un trahi, et dit clairement à son « ingrat » « je t’ai fait connaitre aux yeux de plusieurs personnes et voilà aujourd’hui je deviens mauvais. Tu cherches même ma mort. Le pouvoir(la chaise) t’a donné la folie. Tu ne connais même pas faire la cuisine, que du bla bla. Tu m’injuries désormais matin, midi et soir, oh…regarde à travers un rétroviseur. »
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La trahison n’est bonne affaire selon Tshala Mwana. « Juda avait vendu Jésus à cause de l’argent mais il a mal fini. Faire du bien c’est de l’idiotie. Je regrette. » fredonne-t-elle.
Des paraboles en paraboles, Tshala Mwana entonne et agence des mots contre tout ingrat. Un sorcier, on ne le sauve pas, sinon il va te « bouffer cru ».
Elle va finir son titre avec un cri » cette fois là, c’est du coup dur coup »
« Ni à un examen, encore moins à une compétition tu n’as jamais gagné. Maintenant que le Maître t’a montré le chemin, tu as pu t’en sortir. Et après que tu aies franchi, tu le trahis. Fais attention, tu marches avec vitesse, vaille que vaille, tu marche sans prudence... »
N’est ce pas une réalité humaine ce qu’a chanté cette artiste? N’est ce pas qu’on dit que la reconnaissance n’est pas de ce monde? Si tel est le cas, pourquoi un camp politique se sentirait-il plus concerné ou visé que tout le monde en RDC dans cette chanson?
Une récupération politique
« Ingratitude » ce titre qui fait du bruit depuis plus de 48 heures, a été récupéré par chaque camps politique qui en a produit soit une vidéo soit une caricature et en a profité pour faire passer son message.
Pour le FCC, c’est bien Félix Tshisekedi cet ingrat à qui leur Kabila a donné le pouvoir et une fois assis, il s’en prend à celui qui l’a propulsé.
De l’autre côté de l’UNC, parti cher à Vital Kamerhe, incarcéré depuis Avril 2020, ce n’est pas mal comme message. Sans formellement le dire, on peut constater combien ils se représentent l’histoire de leur leader et l’actuel chef de l’Etat. Et bien, pour eux aussi, Félix serait cet ingrat à qui le maître a montré le chemin car seul il n’en pouvait pas. Une fois arrivée, celui-ci chercherait même sa mort.
Dans le camp de l’opposition c’est à dire LAMUKA, c’est bien leur hypothèse qui a été confirmée. Félix Tshisekedi, l’actuel président n’a jamais gagné les éléctions. Il est grâce à un deal signé par Kabila.
Et c’est bien tout ça la colère de tous les tshisekedistes. Pourtant, du début à la fin, Tshala Mwana n’a fait allusion à aucune personnalité ni citer un nom quelconque.
Il faut dire que, ce morceau « ingratitude » de Tshala Mwana est sorti; alors que la coalition FCC-CACH est en pleine crise. Le camps de Tshisekedi voit leur chef être visé dans ce morceau. La proximité de l’auteur de la chanson avec le camp adverse (FCC) n’a pas manqué d’être soulevée. Pour l’UDPS cette kabiliste veut se faire voir.
Bien avant son arrestation, dès la sortie de cette chanson, Tshala Mwana recevait déjà des insultes et menaces de mort de la part des partisans de l’UDPS, ses frères de la tribu et des plusieurs tshisekedistes.
La Rédaction