Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu appelle à des consultations directes entre l’ancien président Joseph Kabila, l’actuel chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, et Corneille Nangaa, leader de la coalition M23-AFC, comme véritable réponse à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Cette déclaration intervient au lendemain du lancement par Joseph Kabila, en séjour à Bukavu, d’une série de consultations avec des couches sociales. La Société Civile affirme ne pas y participer, estimant que ces échanges n’incluent pas les véritables acteurs de la crise qui secoue le Nord-Kivu et le Sud-Kivu sous ce qu’elle qualifie d’agression rwandaise.
« Ces consultations ne peuvent aboutir à des résolutions pertinentes car elles se tiennent sans les parties belligérantes », déclare Néné Bintu Iragi, Présidente de la Société Civile Forces Vives du Sud-Kivu.
La Société Civile souligne que Joseph Kabila avait transmis le pouvoir à Tshisekedi à l’issue des élections de 2018, des résultats largement contestés. Corneille Nangaa, alors président de la CENI, avait lui-même reconnu des irrégularités, selon Néné Bintu.
« Le coordonnateur de l’AFC-M23 a lui-même reconnu le chaos électoral de 2018 », rappelle-t-elle.
Ce contexte jette le doute sur la sincérité des démarches actuelles. Pour la Société Civile, il existe une rupture de confiance entre les acteurs politiques du passé et du présent.
La structure déplore que les consultations interviennent tardivement, alors que la situation sécuritaire s’est fortement détériorée avec des pertes humaines et l’effondrement des économies locales.
« Les personnes invitées à ces consultations sont des victimes et non les auteurs de la crise », insiste la présidente, ajoutant que « les vraies consultations devraient impliquer directement les trois personnalités concernées ».
Enfin, la Société Civile tient à dissocier sa position de celle d’éventuels acteurs qui prendraient part aux consultations de Joseph Kabila. Elle précise que ces derniers n’engagent que leurs structures respectives, et non le Bureau de Coordination provincial.