Intervenons-nous

Plus de 1.050 civils ont été tués en une année dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero, au Nord-Kivu, à cause des violences attribuées aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), selon les autorités locales. Une situation dramatique aggravée par le massacre du 7 juin 2025, qui a coûté la vie à 35 personnes sur le site minier d’Angola.

Cette zone forestière et minière est devenue un épicentre de l’insécurité dans l’est de la RDC. Les attaques ciblées contre les civils visent à semer la terreur, déstabiliser les communautés locales et s’emparer des ressources naturelles.

Plus de 36.000 personnes ont fui leurs villages, abandonnant maisons, terres et moyens de subsistance. Ces déplacés se retrouvent dans des localités comme Manguredjipa et Njiapanda, elles-mêmes dépassées par l’afflux constant de nouveaux arrivants.

« Ces populations vivent dans des conditions déplorables, sans abris adéquats, sans nourriture et sans soins. Il n’y a aucune assistance humanitaire suffisante à ce jour », alerte Macaire Sivikunula, chef de secteur de Bapere.

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Les conséquences de cette insécurité sont multiples. Le système de santé est à l’agonie : 7 des 13 centres de santé sont fermés. Le secteur éducatif est également sinistré, avec 22 écoles sur 28 fermées, privant des milliers d’enfants d’accès à l’éducation et les exposant à des risques d’enrôlement ou d’exploitation.

Malgré la présence des Forces armées de la RDC (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF), les résultats sont très en deçà des attentes. Les groupes rebelles opèrent encore en toute impunité dans les zones reculées.

« Les efforts actuels sont insuffisants. Il faut un engagement militaire renforcé, mais aussi un plan global de sécurisation, de réhabilitation des services publics et de soutien aux victimes », insiste Macaire Sivikunula.

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Au-delà du drame local, c’est toute la stabilité du Grand Nord-Kivu qui est en jeu. Une réponse d’envergure s’impose : sécuriser durablement les populations, renforcer la réponse humanitaire et reconstruire les services essentiels. Car tant que la violence persistera, c’est la vie elle-même qui restera suspendue dans cette région meurtrie.

Roger Kakulirahi

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