Intervenons-nous

Le Ministre de la Justice et Garde des SceauxConstant Mutamba, a récusé le Procureur Général près la Cour de cassationFirmin Mvonde, ainsi que tous les magistrats relevant de son autorité, les accusant de partialité et de règlement de comptes politiques.

Dans une lettre datée du dimanche 10 juin 2025, consultée par La Prunelle RDC ce mercredi 11 juin, le ministre affirme que l’instruction judiciaire en cours à son encontre serait motivée par un acharnement politique.

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« Je me sens en droit d’empêcher votre partialité et celle des magistrats de votre office afin de bénéficier d’une instruction juste et non intéressée », écrit-il, plaidant pour que son dossier soit transféré à un autre parquet.

Constant Mutamba est visé par une enquête sur la procédure de passation de marché pour la construction d’une prison à Kisangani. Il assure pourtant que ce projet avait été approuvé par le Conseil des ministres et que toutes les étapes légales avaient été respectées.

« Il est incompréhensible de parler d’intention de détournement alors que l’initiateur a sollicité l’approbation préalable de la Première Ministre, qui pouvait valider ou rejeter le projet », déclare-t-il dans la lettre.

Il dénonce également un « mensonge insolent » autour de l’identification du site de construction, évoquant une complicité présumée du parquet dans le traitement de l’affaire.

Le ministre défend aussi la société de construction accusée d’être fictive, affirmant qu’elle a répondu aux convocations de la CENAREF avec tous les documents légaux prouvant sa légitimité : RCCM, numéro d’impôt, autorisation de l’ITP, preuves fiscales, et profils des ingénieurs.

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Selon Constant Mutamba, la récusation du Procureur Général Firmin Mvonde est motivée par un conflit d’intérêt personnel et par l’hostilité que ce dernier nourrirait à son encontre, en raison de ses prises de position contre les « antivaleurs » au sein de la justice.

Il se dit par ailleurs étonné que la procédure d’instruction se poursuive, alors que le Procureur a déjà sollicité une autorisation de poursuite auprès de l’Assemblée nationale, sans attendre la fin des enquêtes.

Suzanne Baleke

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