Intervenons-nous

Plus de dix femmes ont été tuées par leurs conjoints ou compagnons au Sud-Kivu et au Nord-Kivu entre 2022 et 2024. L’Association des Femmes des Médias (AFEM) alerte sur la recrudescence des cas de féminicide au Sud-Kivu et dans d’autres provinces de la RDC.

Le dernier cas en date s’est produit le 30 septembre 2024 au Nord-Kivu, dans la ville de Goma, où un homme a battu sa femme à mort parce qu’elle avait fouillé son téléphone, selon le témoignage d’un membre de sa famille.

Au Sud-Kivu, AFEM signale que le territoire de Mwenga est en tête avec cinq cas de féminicide. L’association rappelle, par exemple, qu’en date du 5 janvier 2022, Charline Kitoko Safi a été battue par son mari. Quelques heures plus tard, elle a succombé à ses blessures.

Pour ce cas, une audience publique a été tenue à Mwenga afin d’examiner ce meurtre, qui a suscité la colère et l’indignation des organisations de défense des droits humains et des médias. Dans ce procès, le prévenu a été condamné à 15 ans de prison ferme le 15 février 2022, à l’issue de quatre jours d’audiences publiques en chambre foraine à Kamituga.

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L’AFEM évoque également le cas d’une autre femme, connue sous le nom de Jeanine Mwankani, qui a été tuée par son mari dans le même milieu.

« Épouse d’un caporal, la cause de sa mort était d’avoir rejeté les sollicitations sexuelles de ce dernier », indique AFEM.

Toujours dans le territoire de Mwenga, précisément à Lugushwa, le 9 mars 2022, un homme d’une trentaine d’années a tué sa petite amie, Laetitia Shabani, après qu’elle lui ait refusé un rapport sexuel non protégé.

Le bourreau a écopé d’une peine de réclusion à perpétuité dans le jugement rendu par le Tribunal de grande instance de Kamituga, rappelle l’AFEM.

Selon AFEM, le 17 septembre 2024, vers 20 heures, un élément des FARDC, dont le nom reste inconnu, a jeté une grenade sur sa femme, qui est morte sur le coup. L’incident s’est produit au camp Ntunga, sur la colline des oiseaux, à Kamituga.

AFEM revient aussi sur le cas du 23 septembre 2024, au quartier Kalingi dans la ville de Kamituga, où un homme, enseignant d’anglais dans une école locale, a mis fin à la vie de sa femme après l’avoir grièvement blessée avec un pilon.

Dans le territoire de Kalehe, l’AFEM rappelle le cas de Anne Buhoro, agent de la Fondation Panzi, qui a été tuée par son mari, un officier des FARDC.

AFEM souligne également que le 18 juin 2024, un militaire des Forces armées de la République Démocratique du Congo a abattu sa femme par balle.

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« La victime, Dorcas, âgée d’une soixantaine d’années, n’a pas survécu. Les faits se sont déroulés au village Dutu, dans le groupement de Mbinga-Nord, aux environs de 23 heures. Le mobile de ce crime reste inconnu et le bourreau a immédiatement pris la fuite, laissant derrière lui trois orphelins ».

En territoire de Kabare, précisément à Kavumu, un autre militaire a tabassé à mort sa femme.

Au quartier Ciriri, dans la ville de Bukavu, un homme a également tué sa femme pour des raisons inconnues jusqu’à présent. D’autres cas sont enregistrés au Nord-Kivu, dans la ville de Goma et ses environs.

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AFEM condamne et déplore avec la plus grande énergie ces crimes perpétrés au sein du cercle familial, alors que la RDC dispose d’une loi réprimant les violences basées sur le genre et d’une stratégie nationale de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Elle ajoute que de nombreuses autres victimes ne dénoncent pas ces actes par crainte d’être jugées par leur communauté.

Cette organisation a également enquêté sur plusieurs dizaines d’autres cas de violences conjugales dans la province du Sud-Kivu.

Claudine Kitumaini

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