Intervenons-nous

Deux : c’est le nombre des femmes sur la liste des membres du gouvernement provincial du Sud-Kivu ; le tout premier du nouveau Gouverneur Jean-Jacques Purusi. Au-delà de cela, le nouveau Gouverneur n’a pas respecté sa promesse d’impliquer la Société Civile du Sud-Kivu dans sa gouvernance à travers un poste lui réservée. Il a par ailleurs, et contre toute attente, réservé un seul ministère à l’UNC de Vital Kamerhe contre trois et un poste au Secrétariat Exécutif pour l’UDPS et l’AFDC.

La publication de l’équipe gouvernementale sous Jean-Jacques Purusi a été effective après une journée des consultations menées. Dans ce gouvernement rendu public via la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC/Sud-Kivu), seules deux femmes ont été nommées respectivement au Ministère provincial des Transports, voies de communications et des relations avec l’Assemblée provinciale et au Ministère des Finances, de l’Economie et de l’Entrepreneuriat.

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Ceci, constitue une faible représentation des femmes dans un gouvernement de dix ministres et trois Secrétaires Exécutifs.

Lors de sa campagne électorale, Jean-Jacques Purusi avait promis de travailler pour la promotion de l’égalité du genre et la représentation des femmes dans son gouvernement. Il avait promis que la représentation des femmes dans son gouvernement serait une priorité. Une représentation qu’il avait voulue paritaire.

Dans la salle Concordia de l’Archevêché de Bukavu et en face des acteurs sociaux, Jean-Jacques Purusi avait renouvelé cette promesse.

« Au Sud-Kivu, pour information, 51.9% de citoyens sont de sexe féminin et 48% sont des hommes. Si je suis élu Gouverneur, nous allons appliquer la dimension genre 50-50, nous allons intégrer les jeunes dans la dynamique et nous allons réserver un poste de gouvernance à la Société Civile », a-t-il promis.

Pour des acteurs sociaux, c’est le premier péché du nouveau gouverneur qui a travaillé notamment dans le monde humanitaire et spécialement dans les arènes des Nations-Unies.

La représentation de la femme dans les instances décisionnelles est un droit reconnu constitutionnellement en RDC, sur le plan international et régional. Dans la province du Sud-Kivu, celle-ci souffre des mesures d’application et  soulève des interrogations sur l’engagement réel des autorités à promouvoir l’égalité du genre.

Face à cette sous-représentation féminine, plusieurs observateurs pensent qu’il est temps que les autorités, surtout provinciales, prennent des mesures concrètes pour garantir une réelle parité au sein du gouvernement. Cela, afin de contribuer à l’émancipation des femmes et refléter les compétences de l’ensemble de la population.

Cette sous-représentation des femmes s’ajoute à l’éternelle sous-représentation des jeunes dans la gouvernance en province. Malheureusement Jean-Jacques Purusi n’a pas fait mieux.

Déséquilibre politique

Le deuxième péché dans la monture du gouvernement Purusi est le déséquilibre dans les forces en présence au sein de cette équipe. En effet, la première force politique qui est l’AFDC, parti du nouveau Chef de l’Exécutif remporte 4 postes sur les 13. Même nombre des postes pour l’UDPS qui est la deuxième force politique avec un Vice-Gouverneur. Par ailleurs, Jean-Jacques Purusi ne donne que deux postes à l’UNC de Vital Kamerhe, non représentée au sein du bureau de l’Assemblée Provinciale ni à la tête de l’Exécutif Provincial.

L’UNC se contentera d’un Ministère Provincial et d’un Secrétariat Exécutif Provincial adjoint. Ce qui intrigue plusieurs cadres de ce parti politique qui s’interrogent sur la cohésion au sein de l’Union sacrée de la Nation. Selon plusieurs indiscrétions, le parti politique l’UDPS avait souhaité que l’UNC de Vital Kamerhe ne figure pas sur liste des membres du gouvernement provincial. Le nouveau Vice-Gouverneur (UDPS) s’y était fermement opposé prétextant que l’UNC ne « ferait rien ».

La Société Civile exclue !

Parmi les promesses faites lors de sa campagne électorale figure l’intégration de la Société Civile dans la gouvernance politique de la cité. « Nous allons réserver un poste de gouvernance à la Société Civile », avait-il dit.

Un poste de gouvernance à la Société Civile est devenu une coutume pour tous les locataires de Nyamoma. Mais cette fois, Jean-Jacques Purusi a dribblé les acteurs de la Société Civile.

La manœuvre consistait, selon des sources de Nyamoma à consulter toutes les Sociétés Civiles, leur demander de se choisir un candidat et constater qu’aucun consensus n’a été trouvé. C’est la méthode qui a réussi de ce côté-là. 

Pour des acteurs sociaux contactés par La Prunelle RDC, le Gouverneur Purusi « a fait un faux pas » en décidant clairement de jouer à la « malignité » dans la formation du gouvernement.

« Pour nous, le Gouverneur n’a pas été honnête et on le regrette parce qu’on pensait qu’il ferait la différence par rapport aux années passées », pense un acteur social.

Pour l’instant, les esprits restent surchauffés à l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale au Sud-Kivu. 

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2 commentaires

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