La question de l’impact de l’état de siège sur les violences faites à la femme divise les organisations féminines actives en territoire de Rutshuru. Si pour les unes, l’état de siège a permis de réduire un tant soit peu le taux des violences faites à la femme; pour les autres, la situation reste inchangée.
Elles l’ont dit à Laprunellerdc.info ce jeudi 25 novembre 2021, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de la femme.
Le nombre de violences faites à la femme documentées par les groupes Woman Right Activists, qui travaillent en partenariat avec la plateforme des associations féminines «Sauti Ya Mama Mkongomani», est passé d’une vingtaine ç un nombre compris entre 7 et 15 cas par mois en territoire de Rutshuru, depuis la déclaration de l’état de siège.
«Mensuellement, ces groupes documentaient au minimum vingt cas de viol et d’autres formes de violence de doits des femmes particulièrement en territoire de Rutshuru. Mais depuis qu’il y a état de siège, la moyenne documentée par ces groupes là varie entre sept et quinze cas de viol et de violence basée sur le genre. Donc, je peux dire qu’il y a une petite amélioration par rapport à ce qui passait avant », se félicite la chargée de programme au sein de cette plateforme, Rachel Pyana.
Mais pour le Conseil pour la Protection et la Promotion de la Femme (CPPF) basée à Rutshuru, c’est le statu quo. Et pour cela, elle recommande aux autorités aux autorités du territoire de Rutshuru pendant cet état de siège, de traquer tous les groupes armés, pour que les femmes accèdent librement à leurs champs.
«Même si les autorités de l’état de siège continuent de travailler, il n’y pas d’impact. La recommandation que je peux formuler à l’endroit des autorités de l’état de siège est de continuer de traquer les groupes armés parce que les violences, ce ne sont pas seulement les violences sexuelles. Mais, même les taxes [Ndlr taxes illégales que perçoivent les groupes armés en brousse] que payent les femmes quand elles se rendent aux champs, sont aussi des violences » se plaint Neema Serutoke, la Coordonnatrice du CPPF.
Notez que pour cette année, la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de la femme a été commémorée sous le thème ! « Orangez le monde : Mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard de la femme ».
Faustin Tawite, depuis Rutshuru