Intervenons-nous

Une vive tension est perceptible dès la matinée de ce jeudi 23 septembre 2021 au site universitaire de Karhale, qui regroupe l’Université Officielle de Bukavu (UOB), un campus de l’Université Catholique de Bukavu (UCB) et l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM). A la base, la manifestation déclenchée mercredi par les étudiants pour protester contre la pénurie de l’eau et de l’électricité, a dégénéré.

Selon des sources sur place, certains étudiants se sont présentés aux cours ce matin, après la manifestation de ce mercredi qui a paralysé toutes les activités académiques au sein de ces 3 établissements. Un acte que leurs collègues manifestants n’ont pas toléré, et les ont vite chassés, avec des pierres et des bâtons.

«La plus part des étudiants qui voulaient étudier sont de l’UOB. Certains de l’ISTM sont venus les chasser, préférant poursuivre la manifestation d’hier. C’est là que les échauffourées ont commencé, parce que certains étudiants eux voulaient étudier. Ils se sont jetés des pierres et des morceaux de bois, certains ont même été blessés,» nous dit un étudiant de l’UOB.

Au cours des leurs échanges, certains étudiants se sont même attaqués aux infrastructures de leurs universités, et même aux bâtiments et boutiques aux alentours de ce site universitaire. Un comportement que condamne David Cikuru, Président de la Société Civile communale d’Ibanda, qui appelle les étudiants à la responsabilité.

Celui-ci déplore également que les forces de l’ordre ne soient pas intervenus, pourtant ayant un Sous-Commissariat basé non loin de ces universités, pour remettre de l’ordre et mettre fin aux actes de barbarie de certains étudiants «avant qu’il ne soit tard».

Lors de la marche de ce mercredi, le Porte-parole des étudiants de l’UOB, Alfred Murhesa, a décrié le fait que la desserte en eau et en électricité soient perturbée depuis deux mois maintenant, sans aucune réaction de la part des autorités compétentes.

«Les étudiants ont déjà fait deux mois sans eaux. Vous pouvez même voir qu’ici à l’UOB les robinets sont à sec, donc il n’y a pas d’eau ni ici, ni à l’ISTM, ni à l’UCB. Vous vous rendrez compte que les toilettes que les étudiants utilisent demandent qu’il y ait de l’eau mais des étudiants sont actuellement dans des mauvaises conditions, car ils sont obligés de quitter le site universitaire pour se débrouiller dans le quartier là où ils peuvent faire leurs besoins, c’est qui n’est pas normal. Je pense que si la situation continuait comme ça, il y aura un problème de santé, qui sera un problème communautaire,» a déclaré Alfred Murhesa à Laprunellerdc.info.

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Divine Neema, Porte-Parole des étudiants de l’ISTM, a elle fait savoir ce mercredi que si rien n’est fait dans les 24 heures, d’autres actions seront envisagées par les étudiants pour trouver une solution à leur problème.

«Ça fait deux mois que les étudiants internes et externes n’ont pas d’eau. En ce qui concerne l’électricité aussi, ça fait aussi un mois que la situation est comme ça. Il y a des coupures intempestives du courant, et les étudiants n’en peuvent plus,» a dit la Porte-Parole de l’ISTM.

Ce jeudi, la Route Nationale N°2 n’a pas cette fois -ou pas encore- été barricadée par ces étudiants. Contrairement à ce mercredi, le mouvement des véhicules qui quittaient la place de l’indépendance vers Camp Tv, Ciriri ou Walungu et vice-versa était encore maintenu jusqu’aux environs de 10 heures passées. Mais la situation pourrait dégénérer si les autorités n’interviennent pas le plus tôt, prévient un étudiant de l’ISTM.

Museza Cikuru

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