Vital Muhini est en tournée dans le Sud-Kivu. Le Deuxième Vice-Président de l’Assemblée Nationale semble se retrouver dans un autre pays. Un autre pays en effet, parce que dans son Kalehe natal où il a été élu député national, il ne s’empêche pas de tenir des meetings malgré les mesures prises par les autorités centrales et provinciales pour lutter contre le Coronavirus.
Il faut le dire, ce jeudi 5 Août, Vital Muhini n’a pas raté de mobiliser des foules à Kasheke, Chofi, au niveau du territoire, à Ihusi mais également Muhongoza.
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Comme sur toutes les images qui circulent, Vital Muhini s’adresse à des milliers d’habitants de Kalehe dans une province qui connait une montée exponentielle des cas de Covid-19.
Ce n’est pas la première mobilisation pour Vital Muhini. Il y a quelques jours, il réunissait des centaines des membres de la communauté Havu à Bukavu et avec l’implication du Parti politique AFDC-A.
Pourtant parmi les mesures annoncées par le Président de la République Démocratique du Congo et le Gouverneur du Sud-Kivu, figure l’interdiction de tout rassemblement de plus de 20 personnes en lieu public.
Depuis quelques heures, les commentaires vont dans tous les sens. Nombreux habitants du Sud-Kivu s’interrogent sur la pertinence des mesures prises par les autorités si nombreux officiels sont toujours les premiers à les violer.
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A Bukavu par exemple, des éléments de la Police Nationale Congolaise ont fait irruption dans une salle de fête pour faire respecter la mesure de l’autorité. Pourtant à Kalehe, ce cadre AFDC-A (comme le Gouverneur actuel) ne semble pas se gêner de réunir des masses. Là, personne n’a agi pour ramener le Vice-Président de l’Assemblée Nationale à la raison.
Deux poids, deux mesures, dénonce Amza Rutega de la Plateforme « Gardiens du Temple » du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).
Deux poids, deux mesures d’autant plus, rappelle un acteur de la Société Civile, qu’il y a quelques mois, les forces de sécurité avaient réprimé à sang une manifestation organisée par des élus de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise) qui voulaient s’exprimer devant leur base à Funu (Bukavu) autour de la gestion de la Province du Sud-Kivu. Parmi les raisons avancées, figuraient notamment les mesures anti-Covid-19 par les autorités centrales et provinciales.
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« Comme le Gouverneur s’est croît être au-dessus de la loi, il a autorisé la tenue d’un meeting populaire à Kalehe ce jeudi 05 août 2021 où plusieurs éléments de l’ordre ont été déployés pour sécuriser la manifestation organisée par son camarade du Parti AFDC-A L’honorable Vital Muhini alors que le même jour vers 20 heures plusieurs autres compatriotes ont été humiliés à la salle La Manne de Bukavu Pendant qu’ils participaient à une fête de mariage. Est-ce que le Gouverneur peut nous confirmer que les mesures prises par lui, sont faites uniquement pour les petits citoyens sans moyens de défense et que les cadres de son AFDC-A sont réellement exemptés de cet arrêté ? », s’interroge-t-il.
Tirer les conséquences des erreurs du passé!
Au Sud-Kivu, plusieurs habitants sont toujours sceptiques par rapport à l’existence de la maladie malgré les ravages qu’elle cause dans la communauté.
Leur scepticisme a, selon plusieurs analytes été renforcé par les actions des autorités et d’autres leaders politiques qui continuent à réunir des centaines, des milliers des sympathisants ou plusieurs personnes autour d’eux en violation de toutes les mesures annoncées.
Nombreux de ces leaders politiques et dirigeants se ne prennent parfois pas soins de respecter les gestes barrières ni porter des masques. Ce qui ne favorise pas le travail des professionnels de la santé impliqués dans la lutte contre le Covid-19.
Le respect des mesures de lutte contre le Covid-19 n’est-il pas un « must » pour tous les habitants? Dirigés comme dirigeants? Comment le peuple de Kalehe et dans d’autres territoires saura-t-il prendre des précautions si ses élus n’ont pas peur de les réunir en masse? Comment peut-il comprendre l’interdiction de se réunir à plus de 20 personnes?
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Pour nombreux, il est temps de prêcher par l’exemple. Les seules mesures sur papier ne suffisent plus!
Jean-Luc M.