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Ce 17 mai a été célébré la journée nationale de la liberté, rebaptisée journée nationale de la révolution et des forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par le gouvernement congolais.

Pour une petite histoire, le 17 mai 1997, les soldats d’Alliance des forces Démocratiques pour la Libération (AFDL), entraient triomphalement dans la capitale du Zaïre, aujourd’hui Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

Cette entrée de l’AFDL à Kinshasa mettait fin à 32 ans du règne du Maréchal Mobutu Sesseko Kukungwendu, qui avait pris refuge au Royaume du Maroc, avant de décéder quelques mois plus tard.

Selon Paluku Amnagala Gabriel, ancien membre et combattant de l’AFDL, vivant ce dernier temps en secteur Rwenzori, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, l’AFDL avait adopté 3 différentes stratégies pour libérer le Zaïre, aujourd’hui RDC, des mains du dictateur Mobutu Sesseko.

Il s’agit de la guerre du sang (Combat feu à feu, Ndlr), la guerre mentale et celle économique.

Boniface Saidi, est un historien de Beni-ville. A l’occasion de la célébration de cette journée dédiée aujourd’hui aux forces armées congolaises (FARDC), il pense  que le plus important serait de travailler pour extirper tous les officiers corrompus au sein l’armée congolaise surtout ceux qui détournent les fonds alloués aux opérations, pour que la paix soit rétablie dans la partie Est du pays.

A l’en croire, avant de faire appel aux forces armées étrangères, le nécessaire serait d’abord de compter d’abord sur les forces armées congolaises (FARDC), qui du reste ont déjà gagné plusieurs batailles au pays et à l’étranger sur le continent africain.

Menace persistante du M23

Au Nord-Kivu, province sous Etat de si7ge, cette journée dédiée aux forces armées congolaises (FARDC), a été célébrée sous la menace persistante des M23. Lors de la célébration, le Gouverneur militaire et commandant des opérations en province, lieutenant Général Ndima Constant, a indiqué que la victoire est certaine sur les rebelles M23, appuyés par le Rwanda, des ADF et d’autres groupes armées négatifs dans la province.

«Voilà deux ans que nous travaillons ensemble, nous avons certes abattu un grand travail, mais le chemin à parcourir est encore long et parsemé de plusieurs défis à relever (….) Néanmoins nous avons foi, Autant nous ( les forces armées de la République Démocratique du Congo Ndlr) avons  gagné les autres grandes batailles au niveau national et Africain, dans l’histoire de nos forces armées, autant nous le ferons contre la guerre d’agression Rwandaise sous le label M23, des ADF et d’autres groupes armés» a déclaré le lieutenant Général Ndima Constant, ce 17 mai à Goma.

Les autorités militaires en province ont  profité de cette occasion pour appeler la population de Goma à la vigilance suite aux menaces accrues d’attaque rebelle.

Dernier rempart dans la protection du pays

C’est dans un contexte de guerre dans l’Est du pays notamment au Nord-Kivu et Ituri, sous Etat de siège que cette journée a été célébrée. Un contexte très particulier.

Dans une interview accordée à la presse à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri secouée par l’activisme des ADF, des groupes armés locaux dont des CODECO et des groupes d’autodéfense, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire dans cette province, indique que les forces armées sont les dernières défenses d’une nation. D’après lui, les mérites reviennent aux forces armées dont le travail demande le sacrifice.

«Les forces armées sont toujours les derniers remparts pour la défense d’une nation. Ce travail se résume en 4 mots, la discipline, la détermination, l’engagement et le sacrifice au profit de la population pour la défendre et l’intangibilité des frontières. Donc aujourd’hui, les mérites reviennent aux forces armées et à tous ceux-là qui ont choisi ce métier. Nous avons une pensée pieuse pour tous les éléments tombés sur le champs de bataille,» a déclaré Jules Ngongo.

Pour rappel, le 17 mai 1997, les soldats de l’AFDL, sous la direction de Laurent Désiré Kabila, faisaient leur entrée triomphale à Kinshasa après sept mois de guerre partie de l’est de la RDC. Cet événement mettait ainsi fin à 32 ans de règne du Maréchal Mobutu. Laurent-Désiré Kabila, qui devenait alors président de la République, sera assassiné le 16 janvier 2001 dans son bureau.

17 Mai, anciennement célébrée comme fête de la libération en référence à l’entrée à Kinshasa, des troupes AFDL, cette journée a été modifiée comme celle de la révolution et des Forces armées de la RDC (FARDC) depuis 2019. La journée reste par ailleurs maintenue « chômée et payée » sur toute l’étendue du territoire national.

Roger Kakulirahi

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