Visé par une motion de censure, le Gouverneur Théo Ngwabidje ne s’avoue pas pour vaincu. Il a, dans une correspondance, donné des leçons au bureau de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu sur le respect du règlement Intérieur de l’organe délibérant.
En effet, dans cette correspondance avec objet « transmission de la motion de censure et invitation » adressée au bureau définitif de l’Assemblée Provinciale, le Gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje, semble n’est pas être prêt à répondre à l’invitation de cet organe délibérant.
Même s’il ne dit pas expressément qu’il ne viendra pas, Théo Ngwabidje justifie sa position par le fait selon lui, que parmi les 12 députés signataires de la motion de censure contre son Gouvernement, figurent deux qui ne sont plus députés.
Il cite le député Georges Musongela et Mukamba Mazambi Adonis, qui selon le Gouverneur auraient perdu leurs mandats sur base des jugements de la justice rendu en 2019.
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« Il découle clairement que cette motion n’est signée que par 10 membres de l’Assemblée Provinciale et ce, en violation des dispositions des articles 146, 198, 147 alinéa 9 de la constitution Congolaise et 200 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu », fait croire Théo Ngwabidje.
A part cet aspect, le Gouverneur Ngwabidje évoque une prétendue violation de l’article 62 alinéa 2 du Règlement Intérieur du même organe délibérant soutenant qu’une autre plénière ne pouvait être convoquée étant donné qu’une autre plénière avait été suspendue en date du 23 novembre 2021 et qui selon lui n’a jamais été levée.
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« Toutefois si la première séance le quorum n’est pas atteint, le Président suspend le vote. A la séance subséquente portant sur la même matière, les décisions sont valablement prises à la majorité des voix. La séance subséquente est convoquée au plus tard 72 heures après. Or, la plénière du 23 novembre 2021 avait été suspendue et une autre subséquente devrait avoir lieu avant de programmer d’autres matières », écrit Ngwabidje au Bureau de l’Assemblée Provinciale.
Pourquoi le Gouverneur veut à tout prix échapper au contrôle parlementaire initié par les députés provinciaux du Sud-Kivu ? Pourquoi autant des manœuvres pour tenter de retarder l’action des députés nationaux ? En tout cas, des acteurs sociaux rappellent au Chef de l’Exécutif Provincial que répondre à la motion de censure est démocratique et constitutionnel.