Intervenons-nous

    L’association des Femmes des Médias (AFEM) basée au Sud-Kivu dit avoir documentés 173 cas de violences sexuelles sur les filles et femmes dans trois régions de la Province du Sud-Kivu.

    C’est ce qu’on peut lire dans son feuillet d’information «Agir ensemble pour contribuer à la réduction des violences sexuelles et basées sur le genre et améliorer la sécurité des femme dans la province du Sud-Kivu».

    Dans ce document, l’Association des Femmes des Médias (AFEM) en collaboration avec 30 monitrices membres des NCE de la ville de Bukavu, de Mwenga Centre et Luvungi en territoire d’Uvira a documenté différents cas des VSBG pour une période de quatre mois.

    «Durant 4mois soit de janvier en avril, 173 cas des violences sexuelles ont été enregistrés. Le territoire de Mwenga a battu le record avec lui seul a enregistré 74 cas de viol des femmes et jeunes filles, parmi lesquels quatre victimes ont été violentées par des hommes civiles. Luvungi a enregistré 56 cas et la ville de Bukavu 43 cas de violences sexuelles» note AFEM dans son rapport.

    Lire aussi: Bukavu : 14 petits garçons violés par un homme (Exclusif)

    Parmi ces cas, 22 sont des filles mineures exploitées sexuellement par des proxénètes dans des débits des boissons, boites de nuit et maisons de tolérance qui pullulent dans les trois communes de la ville de Bukavu.

    Parmi ces mêmes cas, il y a aussi des femmes qui ont été forcées à faire les rapports sexuels avec leurs maris en état d’ivresse. 

    «324 cas des pratiques néfastes dont les femmes et filles sont souvent victimes dans les axes touchés par le projet notamment 118 à Mwenga, 126 cas à Luvungi et 80 cas dans les trois communes de la ville de Bukavu à savoir Kadutu, lbanda et Bagira », explique AFEM.

    Pour ce qui est de la participation et prise en compte des besoins des femmes, 96 cas ont été enregistrés dont 37 à Luvungi,42 à Mwenga et 17 dans la ville de Bukavu.

    Sur ces cas, 30 sont des femmes qui ont été menacées, injuriées, intimidées par leurs maris pour n’avoir pas adhéré dans les partis politiques de leurs choix, 22 sont des femmes qui ont été maltraitées et discriminées par les membres de leurs communautés pour avoir exprimé la volonté de briguer des postes de responsabilité en politique et 40 femmes ont été écartées de la gouvernance locale parce qu’elles ont exprimé la volonté d’occuper des postes de chef de village, sous villages suite aux coutumes rétrogrades, pouvons-nous lire dans ce document.

    La contribution d’AFEM

    Pour contribuer à mettre fin à ces violences, AFEM organise des dialogues communautaires dans les axes du projet. Lors de ses séances, les participants issus des diverses communautés à la base montrent que ces incidents freinent le respect des droits des femmes et leur émergence. La paix et la sécurité des femmes étant un thème transversal dans la prévention, la promotion et la défense des droits humains, les médias sont appelés à éduquer et sensibiliser sur les droits des femmes, recueillir, relayer et diffuser les voix des femmes, dénoncer les violations des droits des femmes, interpeller, alerter et faire pression sur les politiques pour le respect et l’application des droits des femmes, à travers divers genres et formats médias comme les magazines, les spots, les sketchs, les théâtres radiophoniques et les nouvelles technologies. 

    Plusieurs recommandations sortent dans ce feuillet.

    1. Aux autorités politico-administratives :

    -inviter les femmes dynamiques et compétentes à participer dans des réunions de sécurité élargies dans divers villages, dans la ville de Bukavu, afin de s’imprégner des différentes réalités de la population en générale celles des femmes en particulier.

    -Promouvoir les femmes en les nommant chefs de service au sein de l’administration locale

    2. Aux autorités coutumières et religieuses

    -instruire les hommes, et les parents à assurer non seulement la scolarité des filles mais également leur maintien à l’école.

    -impliquer les femmes dans la gestion de l’entité telle que les villages et sous villages en vue de contribuer à la recherche et le maintien de la paix.

    -Adapter les normes coutumières rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femmes.

    -Adapter certaines normes religieuses rétrogrades aux lois qui promeuvent les droits des femmes.

    3. Aux Organisations Non Gouvernementales

    -intensifier les sensibilisations des membres de la communauté sur le rôle des femmes dans le processus de paix et de sécurité

    -Dénoncer tout cas de violences sexuelles dont sont victimes les femmes

    -Organiser régulièrement des séances de renforcement des capacités à l’intention des femmes dans différents domaines pour accroître leur participation à la gestion de la chose publique

    4.Aux médias

    -Dénoncer les violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les femmes et les filles dans leurs différents programmes pour susciter l’implication des autorités dans la prise des mesures réduisant les violences sexuelles et basées sur le genre.

    -intégrer dans leurs programmes les messages de sensibilisation pour la réduction des violences sexuelles et basées sur le genre

    -Faire participer équitablement les femmes à tous les processus de production pour élever haut leurs voix et leur permettre de prouver leurs compétences pour contribuer au développement de la communauté.

    Jean-Luc M.

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