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Chaque député excepté les membres du bureau aura désormais droit à deux assistants parlementaires qui seront pris en charge par le Trésor Public. C’est ce que prévoit le nouveau Règlement Intérieur de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu tel qu’adopté récemment par les élus provinciaux.
Ces assistants doivent être proposés par le député lui-même et confirmés par le bureau de l’Assemblée Provinciale pour qu’ils soient pris en charge.

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Pour la Commission spéciale chargée d’élaborer le règlement intérieur, un assistant devra rester avec le député à Bukavu (siège des institutions) et un autre restera sur  terrain, c’est-à-dire, à la base du député pour le mettre au parfum de l’actualité ou des problèmes que traverse la population à la base.

Selon le nouveau Règlement Intérieur, l’assistant parlementaire aura désormais rang d’un conseiller au cabinet d’un membre du bureau définitif. Ce qui veut dire que les assistants parlementaires auront désormais les mêmes avantages financiers que les conseillers aux cabinets des membres du bureau définitif.

Mais, quelle incidence budgétaire cela pourrait avoir sur les caisses de l’Etat dans une province presque appauvrie par les acteurs politiques ?

Lors du débat sur l’adoption du nouveau Règlement Intérieur, le député Furahisha Mukuyano Filad,  avait démontré que cela va créer de l’encombrement auprès des services à l’Assemblée Provinciale. Pour elle, un seul assistant parlementaire suffit pour un député pourvu qu’il soit bien traité (payé).

Elle a été rejointe par d’autres collègues députés qui avaient soutenu que cela aurait une incidence budgétaire fâcheuse sur le Trésor Public et les caisses de la province. Parce que non seulement, chaque député aura désormais deux assistants parlementaires avec rang d’un conseiller au cabinet d’un membre du bureau définitif, à cela s’ajoutent un chauffeur et deux policiers qui sont tous budgétisés et pris en charge par le Trésor Public et l’Assemblée Provinciale.

Ce point de vue avait été soumis au vote et rejeté par l’Assemblée plénière qui tenait à ce que l’idée de deux suppléants soit prise en compte.

« Qui est cet électeur qui peut refuser que son représentant ait deux personnes qui l’accompagnent dans l’accomplissement de son mandat », se questionnait un député favorable à la proposition de deux assistants parlementaires.

En parlant de l’incidence budgétaire fâcheuse que cela pourrait engendrer, certains députés s’étaient-ils fondés sur la triste expérience de la législature passée ? Surtout qu’on le sait, lors de la législature passée, les assistants parlementaires avaient totalisé plus de 20 mois sans être payés.

D’autres étaient tout simplement clochardisés par leurs employeurs (députés) qui, pour certains, parvenaient à bouffer même le peu destiné à leurs assistants parlementaires.

Le ballon est donc dans le camp des nouveaux députés qui devront mettre toutes les énergies en marche lors du vote de l’édit budgétaire afin que l’exécutif provincial trouve des moyens conséquents pour la prise en charge de leurs assistants parlementaires.

Tout calcul fait, il y aura plus de 90 assistants parlementaires à être payés par le Trésor Public au compte de l’Assemblée Provinciale, ce qui implique des gros moyens financiers à y investir.

Mais dans l’opinion, l’on se pose la question sur la pertinence d’avoir deux assistants parlementaires pour chaque député surtout que le seul qui existait peinait à être payé.

Bertin Bulonza

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