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Un an après la construction et la modernisation du bâtiment des services aux frontières à Ruzizi 1, les services commis à la douane n’utilisent toujours pas les matériels modernes dont les scanners infrarouges, installés par le Projet de Facilitation du Commerce dans la région des Grands-Lacs (PFCGL) ; un projet du gouvernement congolais financé par la Banque mondiale.




Un constant amer fait la Présidente ad-intérim du Bureau de Coordination de la Société Civile Sud- Kivu contenue dans une correspondance du 26 Juin 2023.

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Une lettre adressée au Président de l’ordre Opérationnel à la frontière Ruzizi 1 et Directeur Provincial de la Direction Générale des Douanes et Assises et dont copie est parvenue à la rédaction de LaPrunelleRDC.CD.

La fouille se fait toujours à la main

Maître Néné Bintu dit avoir constaté avec désolation qu’au moment où le gouvernement central se plaint de la poursuite de la fraude minière au Sud-Kivu, aucun effort n’a été fourni par les services de l’Ordre opérationnel pour améliorer le contrôle des entrées et des sorties du territoire national à cette frontière.




« C’est avec désolation que nous remarquons que toutes les machines de détection achetées et fournies à Ruzizi ler par le projet PFCGL restent non opérationnelles. Les agents commis à la fouille et au contrôle des migrants continuent à fouiller à la main les sacs et les colis malgré l’existence des machines plus performantes », écrit-elle.

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Cette défenseure des droits de l’homme se demande pourquoi cette négligence de la part des agents commis à la douane et leurs responsables alors que ce projet (le PFCGL) visait à réduire la fraude, à aider les personnes à traverser en toute sécurité et dignité à la frontière Ruzizi 1.




« Quelle est la raison qui milite pour une négligence pareille des outils de travail que le gouvernement a mis à votre disposition? A-t-on besoin d’un an pour former un personnel capable d’utiliser ces machines ou alors n’avez-vous pas des moyens pour le faire ? Nous faisons nôtre, les indignations des passagers qui sont contraints d’assister impuissamment à la fouille de leurs effets intimes alors que des outils plus performants existent, qui peuvent garantir la dignité des passagers et la sécurité de notre pays », ajoute Néné Bintu.

Former de nouveau les agents à la frontière?

Elle demande que ces outils informatiques soient opérationnels à cette frontière pour diminuer la fraude sous toutes ses formes.




Même si le Projet de Facilitation du commerce Frontalier dans les Grands-Lacs (PFCGL) a pris fin il y a un an déjà, la Présidente de la Société Civile de demande qu’il organise des séances de capacitation aux utilisateurs de ces outils, notamment les scanners.

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« Cela étant, nous prions à toutes les autorités qui nous lisent en copie de ne ménager aucun effort pour que ces machines deviennent opérationnelles surtout au PFCGL de fournir un effort supplémentaire pour une éventuelle séance de renforcement des capacités aux utilisateurs de ces machines car cela semble être la cause du défaut de leur utilisation. Nous avons l’espoir que cela contribuera énormément à la lutte contre la fraude sous toutes ses formes ».

Réduire la fraude des minerais

Malgré la modernisation de la frontière Ruzizi 1er avec l’installation des scanners infrarouge pour le contrôle systématique, notons que plus de 90 % de la production artisanale d’or au Sud-Kivu est vendue frauduleusement dans les pays limitrophes, principalement au Rwanda et en Ouganda.




Selon la Conclusion d’un rapport partiel de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) transmis à l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire autour de l’enquête en cours à charge des responsables des comptoirs d’achat d’or interpellés à Bukavu le 1er mai dernier, des tonnes d’or ont traversé cette frontière en échappant au contrôle douanier malgré l’existence des outils modernes pour le contrôle.

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Rappelons que le PFCGL avait pour objectif de faciliter le commerce transfrontalier dans les Grands-Lacs mais aussi lutter contre la fraude aux frontières. Un bâtiment moderne avait été construit et des outils derniers cri ont été dotés aux services œuvrant aux frontières. Des scanners avaient alors été installés pour entre autre réduire la fraude et moderniser le contrôle.

Claudine Kitumaini
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