Trois organisations, le Réseau Local de Protection des Civils (RLPC), La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250, se sont unies pour dénoncer un climat de terreur qui s’est installé dans les régions d’Uvira, Fizi, Mwenga, Shabunda au Sud-Kivu et à Kabambare dans la province de Maniema. Elles condamnent fermement des actes de torture, de traitements inhumains et dégradants à l’encontre des civils, avec une attention particulière sur les jeunes et les femmes, qui sont souvent les plus touchés.
Le 31 octobre 2024 par exemple, renseignent les organisations, des soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été accusés d’avoir torturé une femme à Mikenge, dans le secteur d’Itombwe, après qu’un militaire ait tenté de la forcer à avoir des relations sexuelles.
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Son refus a entraîné des représailles violentes, y compris une attaque orchestrée qui a été filmée.
L’employeur de la victime, intervenant pour la défendre, a également été arrêté et conduit au camp militaire de Mikenge, où ils ont subi des violences inacceptables. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux attestent de la gravité de ces actes ignobles.
Les organisations rappellent que ce type de violence est devenu récurrent dans la région.
Les FARDC, la Police Nationale Congolaise (PNC) et des groupes armés comme « Wazalendo » sont régulièrement accusés de graves violations des droits humains, notamment la torture, le meurtre et le viol, en toute impunité. La situation a été particulièrement alarmante pour les femmes et les filles, qui sont souvent les cibles privilégiées de ces abus.
Des exemples récents illustrent cette inquiétante tendance. À Minembwe, un militaire a été accusé d’agression sexuelle sur une fillette de 8 ans.
Bien qu’il ait été arrêté, la Société civile appelle à une justice efficace. À Kabachwa, deux femmes ont été battues par des Maï-maï lors d’un différend, un incident qui a suscité une forte indignation sur les réseaux sociaux. D’autres cas, tels qu’une femme blessée par la Police de Circulation Routière à Uvira et une fillette de 14 ans victime de violences par un militaire, montrent que l’impunité est généralisée.
De nombreux autres incidents documentés par les organisations révèlent un tableau sombre : des tortures à des barrières illégales, des arrestations arbitraires de membres de la société civile, et des agressions répétées par des groupes armés. Les témoignages font état d’une atmosphère de peur et de désespoir, où les citoyens se retrouvent à la merci de forces censées les protéger.
Face à cette crise, le RLPC, La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250 appellent les autorités congolaises à mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur ces actes de violence.
Elles exigent que les responsables soient traduits en justice et que l’Auditorat Militaire prenne des mesures concrètes contre les agents de l’État impliqués. En attendant des poursuites judiciaires, ces organisations exhortent également les acteurs humanitaires à fournir une assistance médicale et psychologique d’urgence aux victimes.
La protection des droits des femmes et des civils doit devenir une priorité pour les autorités congolaises, et des mesures administratives doivent être prises contre les unités des FARDC et de la PNC impliquées dans ces violations, notamment en les relevant des positions actuelles où se commettent ces violations, appellent le RLP, La Prunelle RDC asbl et le Collectif 2250.