À l’occasion de la Journée nationale de l’enseignement, les enseignants de la ville de Bukavu et de plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu ont lancé un appel au gouvernement pour une amélioration de leurs conditions salariales et de travail.
Les commémorations ont débuté par une messe solennelle à la cathédrale Notre-Dame de la Paix d’Ibanda, en présence de nombreux enseignants issus des écoles publiques et conventionnées, ainsi que de plusieurs autorités éducatives, religieuses et politiques de la province.
Dans son homélie, Mgr François-Xavier Maroy Rusengo, archevêque de Bukavu, a rappelé que cette journée devrait rappeler à la Nation ses obligations éducatives envers l’enfant congolais. Il a regretté que cette journée « chômée et payée » n’ait de réalité que sur le papier, dénonçant les nombreuses difficultés qui gangrènent le secteur éducatif depuis plusieurs décennies.
« Chers enseignants, n’ayez pas peur. Votre carrière est une vocation. Restez fermes dans vos engagements, persévérez dans votre mission éducative. Lisez la parole de Dieu, méditez-la et mettez-la en pratique pour hériter du bonheur », a-t-il exhorté.
Une reconnaissance
Plus de trente enseignants, comptant entre 50 et 71 ans d’ancienneté, ont reçu des diplômes de mérite pour leur contribution exceptionnelle à l’éducation en RDC. Un geste salué par l’abbé Mukata Bayongwa Patrice, Coordinateur des écoles conventionnées catholiques du Sud-Kivu.
« Ces diplômes sont un symbole de reconnaissance pour leur travail et leur fidélité au service de l’éducation », a-t-il déclaré, tout en appelant à une retraite digne pour les enseignants âgés.
Une réalité amère sur le terrain
Interrogée à l’issue de la célébration, Birenjera Furaha Venancie, enseignante depuis 1975 à l’École Primaire Ulindi-Kadutu, a exprimé le ras-le-bol général de ses collègues :
« L’État ne reconnaît pas notre sacrifice. On nous paie un salaire qui ne nous permet pas de vivre deux semaines. Si je suis bien rémunérée, je peux enseigner correctement et me soigner convenablement », a-t-elle déploré.
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Les enseignants dénoncent en particulier le système des zones salariales, qui crée de fortes inégalités entre eux, certains percevant des salaires décents et d’autres des montants jugés « aberrants », malgré des charges et efforts similaires.
Un thème mobilisateur pour 2025
Placée sous le thème « Éduquer pour former, former pour bâtir », cette journée a réuni des enseignants de toute la province, des chefs d’établissements scolaires, des élèves, des parents ainsi que des représentants politiques et militaires.
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La Journée nationale de l’enseignement, célébrée chaque 30 avril à travers tout le pays, vise à rendre hommage aux enseignants congolais et à mettre en lumière leur rôle crucial dans la construction d’une société plus équitable et éduquée.
Séraphin Mapenzi