Intervenons-nous

    À « Yesu-Yesu », point noir de la Route Nationale numéro 2 (RN2), les passagers, piétons et conducteurs affrontent quotidiennement une épreuve digne d’un parcours du combattant. À l’heure actuelle, l’état de dégradation de la route devient une menace constante pour la sécurité de tous, amplifiée par la saison des pluies. Ce tronçon, situé non loin du lycée Wima, est devenu un véritable piège. (Reportage)

    « Yesu-Yesu » : une traversée semée d’embûches

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    Il est 11 heures. Le lieu-dit « Yesu-Yesu » nous accueille avec ses pentes boueuses, récemment remblayées mais déjà de nouveau en ruine. Les passagers luttent pour avancer, glissant dans la boue et en proie à la détresse.

    Les véhicules, incapables de passer seuls, sont poussés par des volontaires, tandis que les passagers à moto descendent pour aider à faire avancer leurs conducteurs. Des scènes de chaos se déroulent chaque jour, où les motards et piétons prennent des risques afin de traverser cette zone dégradée.

    Les étudiants, particulièrement ceux des institutions supérieures comme l’ISTM Bukavu, l’UOB et l’UCB, sont les premières victimes de cette situation. Entre retards fréquents et chaussures boueuses, ils se voient contraints de gérer cette épreuve qui compromet leur ponctualité en cours.

    Les étudiants en souffrance : l’attente d’une promesse non tenue

    Mubike Alexandre Alain, étudiant en Bac 3 à l’ISTM Bukavu, se fait le porte-parole de nombreux étudiants frustrés. « La situation est insoutenableé, dit-il.

    « Depuis l’annonce des travaux, rien n’a changé. La route se dégrade davantage après chaque pluie. On nous parle de construction, mais en réalité, nous ne voyons aucune avancée »

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    L’indignation est palpable. Pour ces jeunes, cette route ne fait pas que souiller leurs vêtements : elle entrave leur parcours académique et perturbe leur quotidien.

    Une route qui met à l’épreuve les conducteurs de moto

    Les conducteurs de moto-taxis, eux aussi, n’échappent pas à ce calvaire.

    Baraka Kasholero Isaac, un moto-taxi de la ville, raconte que la situation est devenue intenable.

    « Nous devons forcer sur nos motos, qui s’abîment chaque jour davantage. C’est une catastrophe. Les piétons eux-mêmes ont du mal à avancer. Il est urgent que les autorités assurent un suivi rigoureux des travaux », plaide-t-il.

    Un constat préoccupant et une frustration grandissante

    La même situation se répète à l’avenue Georges de Four, à l’entrée principale de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR Bukavu) et du campus de Kalambo de l’UCB où les travaux du pont sont au point mort. En attendant, un petit pont en bois a été installé pour permettre aux passagers de traverser, mais il reste une source de risques constants.

    Depuis trois ans, cette situation désastreuse a poussé des étudiants et des membres de la Société civile à organiser des manifestations.

    Ces derniers exigent la réalisation de la promesse faite par le président Félix-Antoine Tshisekedi, en campagne électorale, de réhabiliter ce tronçon crucial.

    Les conséquences sont dramatiques : récemment, sur la route de Walungu, des véhicules ont mis plus de quatre jours à atteindre leur destination, bloquant la circulation de produits de première nécessité et entraînant une flambée des prix, notamment des produits alimentaires à Walungu.

    L’appel à l’action : une urgence pour les autorités

    L’état actuel de la RN2 et la situation à « Yesu-Yesu » montrent clairement qu’il est plus que jamais urgent que les autorités provinciales et nationales prennent des mesures concrètes et immédiates.

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    La promesse de réhabilitation doit se traduire par des actions visibles, avec l’implication d’entreprises compétentes pour résoudre enfin ce problème récurrent.

    Les habitants du Sud-Kivu, les étudiants, les conducteurs, et tous ceux qui empruntent cette route souffrent en silence, attendant que les autorités fassent leur part pour mettre fin à ce calvaire quotidien.

    Séraphin Mapenzi

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