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L’eau ne coule toujours pas dans certains robinets des habitants de Bukavu, malgré l’annonce de fin des travaux au niveau du Lycée Wima par la REGIDESO. En tout cas, la souffrance des habitants n’a pas encore dit son dernier mot.  Des puits souterrains d’eau communément appelés « Bizola » sur avenue Luziba  continuent d’accueillir les habitants en provenance des quartiers et avenues parfois huppés de la ville de Bukavu.  (Reportage).

Il est 11 heures dans la ville de Bukavu. Des femmes, hommes et jeunes filles sillonnent le boulevard avec des bidons aux mains, sur la tête et au dos.

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Certaines femmes et jeunes filles ont décidé de porter deux bidons à la fois, l’un sur la tête et l’autre sur le dos.

L’or bleu devient de plus en plus rare.

Depuis 6 jours, des ménages sont obligés d’utiliser de l’eau puisée dans le « Bizola ».

Il n’y a pas d’autre alternative, car il pleut rarement pour avoir l’eau de pluie qu’on juge un peu propre.

Des jeunes filles souffrent. À part la distance qu’elles doivent parcourir pour rejoindre les « Bizola », les infections se sont invitées à la danse.

Promesse Shukuru, une habitante de l’avenue Télécom à Muhungu, rencontrée à Irambo à un puits communément  appelé « Kishimu » explique son calvaire.

« Nous souffrons de ce manque d’eau. Je ne sais pas ce que pense la REGIDESO. Nous montons des escaliers en transportant des bidons d’eau. Nous souffrons beaucoup. Nous sommes obligés d’aller aux « Bizola », mais cette eau n’est pas aussi propre. Pour me laver, je dois bouillir cette eau parce que si j’ose me laver sans la bouillir, je commence directement à me gratter à cause des infections. Pour les enfants, cette eau cause la gale. En tout cas nous souffrons », a-t-elle dit, attendant son tour avec deux bidons à la main.

A l’autre puits, Richard Aganze, un jeune garçon vient retrouver cette denrée devenue très rare. Il sait que cette eau n’est pas propre mais il n’a pas de choix. Sa famille n’achète qu’une seule bouteille d’eau pour une famille de 7 personnes.

« D’abord les conditions dans lesquelles nous puisons cette eau ne sont pas bonnes. Nous ne pouvons pas boire cette eau. Nous la puisons juste pour faire des travaux ménagers. Pour boire, nous achetons de l’eau, alors qu’une ou deux bouteilles ne sont pas suffisantes pour une famille de 7 personnes», déplore Richard Aganze, 17 ans et élève.

La recherche de l’eau, ce n’est pas seulement pour les filles et les jeunes. Un père de famille s’est aussi retrouvé au « Bizola ». Il appelle la REGIDESO et le gouvernement à résoudre en toute urgence cette situation.

« C’est depuis plus d’une semaine que nous manquons de l’eau. Nous devons tous nous rendre aux puits souterrains pour en avoir. Nous appelons la REGIDESO et le gouvernement à nous venir en aide », dit-il.

Il faut dire qu’avant cette panne généralisée, des quartiers de la ville comme Nyalukemba et Mosala souffraient déjà de ce manque criant d’eau. Des familles nanties s’approvisionnent en eau potable dans le quartier Panzi et là, il faut avoir un véhicule.

Claudine Kitumaini

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