Bonjour à toutes et à tous, voici votre revue de presse du jour. Ce dimanche 6 juillet, l’actualité en RDC nous plonge dans une journée à la fois tragique, brûlante et poignante. À Uvira, une scène surréaliste s’est jouée en pleine rue : un capitaine des FARDC abat un cadre du Gouvernorat, avant d’être lynché par une population en furie. À Bukavu, les flammes ont une nouvelle fois ravagé des quartiers entiers, laissant derrière elles des familles endeuillées et des maisons réduites en cendres. Et pourtant, au milieu de ce tumulte, des histoires d’espoir émergent : celle de Mama Furaha, déplacée devenue semeuse de paix à Kabare, ou encore celle des 540 fidèles confirmés à Butembo-Beni.
Entre colère, feu, foi et solidarité… Bienvenue dans cette revue de presse de Brigitte Furaha où l’émotion se mêle à l’indignation, et où l’actualité se lit à vif.
La tension est à son comble à Uvira. Ce samedi, un capitaine des FARDC a ouvert le feu à bout portant sur Lungele Mbisso Riva, coordonnateur adjoint de la cellule d’investigation du gouverneur du Sud-Kivu. Les faits se sont déroulés à Kavimvira, en plein jour, non loin du bâtiment du gouvernorat provisoire.
Les Volcans News rapporte que le militaire, identifié sous le nom de Bahati, a tenté de fuir après avoir tiré, mais la population en colère l’a rattrapé et l’a lynché sur place. Le site évoque un « spectacle d’une rare violence », avec les deux corps laissés à même le sol, entourés par une foule choquée.
Dans un style plus direct, La Prunelle RDC parle d’un « capitaine FARDC abattant un cadre du Gouvernorat », suivi d’un « lynchage immédiat par des habitants ». Le média note aussi la condamnation ferme du gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki, qui dénonce à la fois le meurtre et la justice populaire.
De son côté, Kivu Times donne une autre facette du mobile : une querelle autour d’une femme identifiée comme travailleuse du sexe. Le militaire serait rentré chez lui chercher une arme avant de revenir tirer sur sa victime. Une version qui soulève encore plus de questions sur la discipline au sein des forces armées.
Labeur Info, quant à lui, évoque un « militaire incontrôlé » et relaye la réaction de la société civile Machozi ya Raiya qui condamne ces violences et appelle à des sanctions.
En somme, un drame qui choque par sa brutalité et qui met en lumière le cocktail explosif entre port d’armes incontrôlé, tensions sociales et méfiance grandissante entre civils et militaires à Uvira.
Encore un drame, cette fois dans la capitale provinciale. Un incendie a ravagé l’avenue Muhungu Télécom 2 à Bukavu, causant la mort d’une mère et de son enfant. Radio Maendeleo parle d’un feu parti d’une maison en planches pendant que les habitants dormaient. Bilan : plusieurs maisons parties en fumée et une population sous le choc.
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Et ce n’est pas un cas isolé. En trois jours, trois incendies ont été recensés dans différents quartiers de Bukavu. Des enfants sont morts, des familles ont tout perdu. Les habitants appellent à une meilleure prévention, à une meilleure urbanisation.
Watch Dog Media revient aussi sur le drame de Mukukwe, dans le même quartier de Ndendere, où 20 maisons ont été réduites en cendres la nuit du 4 juillet. La solidarité locale a permis de limiter les dégâts, mais les familles se retrouvent à la belle étoile.
À Butembo, ce n’est pas une flamme qui tue, mais le silence autour d’une crise sanitaire : l’absence criante de latrines publiques. La Fortune RDC dresse un tableau accablant : des citoyens soulagés en pleine rue, des femmes exposées aux infections, et un risque élevé de contamination, surtout en période de pluie.
Un expert en santé environnementale alerte sur les infections et l’impact sur la santé sexuelle des femmes. Les autorités sont appelées à agir, mais aussi à éduquer, car le problème est autant infrastructurel que culturel.
Un peu d’espoir dans cette actualité lourde : BK Infos, dans son programme « Sauti Zetu », dresse un portrait touchant de Mama Furaha, déplacée de guerre devenue agricultrice et pilier de solidarité à Cirunga. Elle nourrit ses enfants, des orphelins, et fédère les femmes autour d’une caisse de semences. Son message ? « Quand les armes parlent, la terre se tait. Mais quand on reprend la houe, la vie recommence. »
Autre émotion, cette fois dans le monde des médias. La Prunelle RDC nous apprend le décès de Michel Cirimwami, ancien journaliste de Radio Okapi et formateur de nombreux jeunes reporters. Une voix connue, un modèle de professionnalisme, salué par l’UNPC Sud-Kivu. Il laisse derrière lui une génération de journalistes qui lui doivent beaucoup.
Radio Moto nous emmène à Butsili, dans le diocèse de Butembo-Beni, où 540 fidèles ont été confirmés ce samedi. Dans son homélie, le vicaire général a exhorté les jeunes à ne pas avoir peur de témoigner. Un souffle d’espoir dans un climat parfois sombre.
Rendons-nous maintenant dans les Gands-Lacs avec L’Essentiel RDC. Coup de chapeau au notable de Kamanyola, Jean-Louis Cishibanji, qui a réussi à obtenir la libération de plus de 60 Congolais détenus au Burundi, notamment à Rugombo. L’Essentiel RDC souligne sa constance à défendre sa communauté, même de l’autre côté de la frontière.
Enfin, Grands Lacs TV annonce une nouvelle mesure du gouvernement tanzanien : une assurance de voyage obligatoire de 44 dollars pour tous les étrangers. Cette couverture inclura les soins médicaux, le rapatriement, les bagages perdus. Les citoyens de la SADC et de la CAE seront exemptés. Une mesure qui vise à protéger les touristes, mais qui suscite déjà des questions sur son application.
Voilà pour l’essentiel de l’actualité de ce dimanche 6 juillet dans cette revue de presse de Brigitte Furaha… Entre drames, résistances et élans de solidarité, le Congo continue d’écrire son histoire, chaque jour, dans la douleur comme dans l’espoir. On se retrouve ce lundi avec le même plaisir.