Des dizaines de jeunes issus d’organisations locales de Bukavu et des territoires environnants ont pris part, du 21 au 22 avril 2024, à un atelier de formation sur les droits humains, la documentation des violations et le plaidoyer. Organisé à l’hôtel Exodus, dans la commune d’Ibanda, cet atelier a été initié par le Club Zaida Catalan pour la Paix et la Sécurité (CZPS RDC), dans le cadre d’un projet soutenu par l’Union Européenne et l’Initiative Globale de la lutte contre l’impunité.
L’objectif de cette formation était de renforcer les capacités des jeunes activistes afin de leur permettre de mieux défendre les droits humains, documenter les violations observées sur le terrain, et s’engager efficacement dans des actions de plaidoyer. Un plan d’action a été élaboré à l’issue de l’atelier pour guider les organisations de jeunes dans la mise en œuvre de leurs initiatives en matière de droits humains.
« Nous avons organisé cette activité pour répondre à un constat : les jeunes sont de moins en moins impliqués dans les travaux de documentation des violations. Il est donc essentiel de renforcer leurs compétences pour qu’ils soient compétitifs et qu’ils puissent contribuer activement à la lutte contre les atteintes aux droits humains », a expliqué Judith Maroy, cheffe des programmes du Club Zaida Catalan.
La formation, animée par Madame Clarisse Abedi, a couvert plusieurs thématiques clés : les principes de la documentation des droits humains, la rédaction de rapports crédibles, les techniques de documentation, ainsi que les distinctions entre droits humains, droits humanitaires, plaidoyer et plaidoirie. Les participants ont également approfondi leurs connaissances sur les catégories de droits humains, en particulier les droits de liberté et les droits-créances.
En parallèle des exposés théoriques, les participants ont été répartis en carrefours de réflexion afin de mettre en pratique les connaissances acquises et de partager leurs expériences dans un cadre collaboratif.
Les organisateurs soulignent que cette formation vise aussi à encourager l’engagement des jeunes dans une province comme le Sud-Kivu, où les défis en matière de justice et de sécurité sont nombreux. Parmi les obstacles identifiés à la documentation des violations : le changement climatique, la pauvreté, les souffrances civiles, le manque d’accès aux données, les stigmates socio-culturels, l’absence d’effectivité des juridictions nationales, la pénurie de ressources financières et humaines qualifiées, ainsi que les problèmes liés à la santé maternelle et néonatale.
« Nous sommes heureux de constater que ces jeunes ont acquis de nouvelles connaissances. Avec le plan d’action établi, nous sommes confiants qu’ils resteront de vrais défenseurs des droits humains, capables de produire des rapports crédibles aux niveaux national et international », a conclu Judith Maroy.
« Cette formation nous a permis non seulement de comprendre nos droits, mais aussi de savoir comment les documenter et les défendre efficacement dans nos communautés. Nous allons transmettre les connaissances acquises aux membres de nos organisations respectives, » témoigne l’un des participants.
À travers cette initiative, le Club Zaida Catalan pour la Paix et la Sécurité espère voir les jeunes jouer un rôle de premier plan dans la promotion et la protection des droits humains au Sud-Kivu.
Abdallah Mapenzi