La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, lancée le 25 novembre dernier, a pris fin ce mardi à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Cet événement, marqué par une table ronde d’évaluation, a rassemblé plusieurs organisations des jeunes qui ont salué la réussite de cette campagne, tout en soulignant la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation et de protection des droits des femmes et des filles.
Réunies autour du « Collectif 2250 », les organisations Bibi Amka, CCF, Cocorico asbl, Congo Leadership Institute (CLI), IJP, La Prunelle RDC asbl, la Maison Régionale des Jeunes, la Campagne « Million PeaceMakers », Phoenix, RLPC, SOA, Ujuzi, Women Future Life ont organisé ce mardi une table ronde d’évaluation dans la salle des réunions de La Prunelle RDC asbl sur Patrice Emery Lumumba.
Une caravane motorisée à travers la ville de Bukavu a été l’un des moments forts de la campagne, attirant l’attention des habitants sur les diverses formes de violences basées sur le genre.
Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont insisté sur l’importance de continuer les actions de sensibilisation sur le terrain.
Shukuru Lwekya, président de la SOA-RDC, a évoqué la nécessité de prolonger l’effort, soulignant que bien que des progrès aient été réalisés, beaucoup reste à faire pour faire comprendre aux populations locales la gravité des violences faites aux femmes et aux filles.
Brigitte Furaha, de La Prunelle RDC asbl, a également déploré le manque de connaissances de certaines communautés sur les différentes formes de violences de genre.
« Beaucoup de personnes sur le terrain connaissent principalement les viols, mais ignorent des formes de violence tout aussi graves, comme les violences économiques et psychologiques », a-t-elle précisé.
Cette lacune et bien d’autres montrent l’importance de maintenir les efforts de sensibilisation, au-delà de cette période symbolique de 16 jours.
Les organisations ont promis de continuer à œuvrer pour la défense des droits des femmes et des filles. La campagne a permis de mener plus de 18 activités de mobilisation, dont des conférences publiques, des débats communautaires et des activités éducatives.
Cependant, le défi reste de taille, avec une situation qui continue de se dégrader dans l’Est du pays, où les femmes et les filles sont les premières victimes des violences sexuelles, des violences domestiques et de la marginalisation sociale.
Le contexte sécuritaire particulièrement instable dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, marqué par les conflits armés et l’absence de structures de protection efficaces, continue d’aggraver les conditions de vie des femmes. Ces dernières restent souvent exclues des processus de décision et sont privées de leurs droits fondamentaux, exacerbant leur vulnérabilité.
Les discussions ont également porté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de protection des victimes.
Les autorités provinciales et nationales, bien que mobilisées, se heurtent à des défis logistiques et financiers importants. Les organisations ont donc plaidé pour un engagement plus fort des autorités locales, des institutions de sécurité et des partenaires internationaux afin d’assurer un suivi des actions entreprises et de garantir la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre.
Malgré les obstacles, les organisations des jeunes ont exprimé leur volonté de continuer à œuvrer pour la paix, la sécurité et l’autonomisation des femmes.
La campagne des 16 jours d’activisme se clôture donc sur un message d’espoir et de détermination : bien que des progrès aient été réalisés, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles doit être un combat de longue haleine, nécessitant l’engagement de tous les acteurs de la société.