Intervenons-nous

    Depuis plus d’une année, les combats s’intensifient à l’Est de la république et plus précisément en territoire de Masisi et Rutshuru entre les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda.

    Ces affrontements ont occasionné un déplacement massif des habitants qui fuient les atrocités. Certains prennent refuge dans des camps des déplacés et d’autres dans des familles d’accueil à Goma et ses environs.

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    Selon le récent rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 300 milles habitants en provenance de Masisi ont déjà fui leurs habitations craignant des hostilités.

    Des habitants rencontrés dans des sites des déplacés de Kanyarucinya et Lushagala par exemple ont expliqué à La Prunelle RDC le calvaire qu’ils traversent. C’est notamment le manque d’eau potable qui serait l’élément le plus nécessaire, le manque d’abris et la nourriture.

    L’absence d’eau potable étant l’élément de base, plusieurs déplacés entre autres des enfants et des vieux sont morts suite aux maladies des mains sales, a fait savoir Théo Musekura, Président du camp des déplacés de Kanyarucinya

    « Nous vivons avec des déplacés mais comment vous pouvez vous imaginez qu’une personne peut vivre avec 5 litres d’eau pour un voire deux jours dans une maison y compris tous les besoins ménagers. Nous pensons que l’urgence c’est d’abord l’eau, si cela est fait, c’est sauver des milliers des vies dans ce camp », insiste-t-il.

    Depuis la multiplication des camps des déplacés en ville de Goma et ses environs, la société Yme Jibu (une société privée intervenant dans le secteur de l’eau à Goma) et ses partenaires se sont vite mobilisés afin de desservir des milliers d’habitants cantonnés dans des sites des déplacés à l’Ouest ainsi qu’au Nord de la ville mais disent  être confrontés à un grand défis, celui de satisfaire à la demande liée aux mouvements de la population.

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    « Il faut tous les jours qu’on réfléchisse comment desservir cette population additionnelle et sans ressources à notre possession donc, il nous faut augmenter le volume pour essayer de rencontrer les besoins de ces déplacés qui arrivent », fait savoir Déo Mirindi, directeur de cette société.

    Ce dernier explique que pour répondre à cette demande, il faut des moyens nécessaires. Il évoque l’insuffisance de l’énergie électrique d’où il faut faire recours à des générateurs pour alimenter les moteurs pendant le pompage pour que l’eau arrive à destination.

    « Je peux vous dire qu’à la suite des nombreux déplacés dans des sites, notre réseau se trouve dans l’obligation de pouvoir amener de l’eau du Lac-Kivu jusqu’à Rusayu et de l’autre côté vers Bulengo et pour ça il faut des systèmes de stockage pour répondre aux besoins même quand il y a rupture d’électricité ».

    Des initiatives en cours pour renforcer le réseau 

    Afin de répondre aux besoins liés d’accès à l’eau potable suite à l’explosion démographique en ville de Goma mais aussi par apport à la multiplicité des camps de déplacés à l’ouest de la ville, un projet de construction d’un réservoir de 300 mètres cubes a été entamé au sommet du Mont Nyabyunyu afin de répondre à la demande des populations se trouvant dans le besoin aux quartiers Lac-vert et Mugunga.

    Ce projet financé à hauteur de 500 milles dollars américains par le Gouvernement américain (USAID), sera mis en oeuvre par l’ONG Mercy Corps et Tetra tech, une fois les infrastructures remises au Gouvernement, (après 10 mois, soit de février à Octobre 2024), la gestion sera assurée par la société « Yme Jibu » qui a déjà une grande expérience dans ce secteur

    « Il aura 10 bornes fontaines de surplus qui seront installées dans un certain nombre d’avenues qui jusque-là n’ont pas accès à l’eau potable. Donc je pense que le projet rencontre parfaitement nos desideratas parce que nous en tant que privé nous avons déjà une idée de faire quelque chose dans ce sens »,a martelé Déo Mirindi.

    Ce système d’eau et d’assainissement durable de l’USAID et donc mis en œuvre dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu en utilisant comme approche la gouvernance et le développement des systèmes de marché

    « Nous commençons par des interventions qui améliorent qui améliorent la Gouvernance et finissons par les infrastructures pour répondre aux besoins en eau des ménages les travaux d’infrastructures lancés à Mungunga et Lac-vert viennent en appuie aux actions déjà en cours pour renforcer la Gouvernance du secteur de l’eau et développer des systèmes de marché durables », a expliqué Gertjan Leereveld, Directeur de l’activité de l’USAID

    Il est important de signaler qu’au-delà de quelques organisations qui interviennent encore dans des camps par exemple à Kanyarucinya certaines organisations comme l’ONG NRC, qui jadis intervenait aux côtés d’autres dans le volet d’eau, hygiène et assainissement dans les camps des déplacés de Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo avait décidé de stopper leurs interventions depuis le début du mois d’octobre 2023 dans cette partie de la province.

    Le Président des déplacés du site de Kanyaruchinya, Mr. Théo Musekura avait alerté les autorités pour qu’elles interviennent dans l’urgence pour sauver des vies et épargner les déplacés des maladies d’origine hydrique.

    Même situation dans le site des déplacés de Buhimba, pourtant situé non loin du Lac-Kivu. Plusieurs cas de choléra y ont été recensés. Cela est notamment dû au manque d’interventions de la part des ONG intervenant dans le secteur d’hygiène et Wash qui ont beaucoup plus orienté leurs interventions vers les camps de Bulengo et Lushagala qui connaissent un afflux des déplacés.

    Freddy Ruvunangiza 
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