Intervenons-nous

Le Bureau de coordination de la Société Civile forces vives du Sud-Kivu dit considérer que la déception des habitants qui manifestent contre la Monusco est fondée, au regard de son incapacité « inexplicable » à mettre fin à l’activisme des groupes armés aux côtés des FARDC, depuis plus de 22 ans. La Société Civile estime tout de même que cette situation ne peut aucunement justifier les actes de vandalisme et d’atteinte à la vie humaine, qui ont eu lieu lors de ces manifestations au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Dans une déclaration faite ce mercredi 27 juillet à Bukavu, Adrien Zawadi, président du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, indique que les revendications de la population sont « légitimes », puisque les conséquences « fâcheuses » de cette insécurité « entretenue sous le silence coupable et complice » de la communauté internationale, « dépasse leur seuil de l’acceptable et du supportable ».

«Les congolais d’où qu’ils soient, de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu ou d’ailleurs, ont droit à la vie comme tous les êtres humains. L’insécurité imposée aux congolais ne doit plus être un gage pour la sécurité des pays voisins. Tout en comprenant cette colère du peuple congolais, le bureau de coordination de la Société Civile Forces Vives du Sud-Kivu condamne avec la dernière énergie les violences qui s’en suivent et l’usage disproportionné de la force pour disperser les manifestants anti MONUSCO débouchant ainsi sur la perte en vies humaines et des biens à Goma, à Butembo et à Uvira du côté casques bleus comme du côté civils. Le bureau de la Société Civile présente ses compassions à toutes les victimes de cette situation. La déception de la population face à la prestation de la MONUSCO 22 ans après est fondée mais ne justifie pas les actes de vandalisme et d’atteinte à la vie humaine,» indique-t-il.

Par ailleurs, la Société Civile rappelle que la MONUSCO est présente sur le sol congolais suite à une invitation du Gouvernement, et non de son propre gré.

«Les Nations unies sont chez nous sur base d’une invitation du gouvernement congolais et devraient quitter d’ici 2024. Quoi qu’il en soit, la protection des civils est une mission régalienne du gouvernement congolais et les Nations Unies ne viennent qu’en appui,» rappelle cette structure.

« Accélération » du processus de retrait

La Société Civile du Sud-Kivu demande ainsi aux autorités congolaises de tenir une réunion interinstitutionnelle associée à la MONUSCO et les acteurs sociaux de l’Est, pour « revoir et redéfinir » un mode accéléré du plan de retrait progressif de la MONUSCO.

Elle invite le Conseil de sécurité à tirer « rapidement » les leçons de cette expression populaire, et à briser son silence « coupable » en imposant « sans hypocrisie » des sanctions aux régimes de Kigali et Kampala, qui selon elle, sont « instigateurs » de l’insécurité au Congo.

«Le peuple est fatigué des accords infinis qui n’ont jamais été respectés par aucun pays de la sous-région,» insiste-t-elle.

En attendant, la Société Civile lance un appel à la retenue et au calme à toute la population du Sud-Kivu.

« Nous devons faire preuve de beaucoup d’intelligence, de sagesse et du patriotisme pour ne pas jouer au jeu de l’ennemi en ce moment préélectoral car la force du mal invente des crises pour détourner le peuple des vraies cibles » indique Adrien Zawadi, qui rappelle qu’un plan de retrait de la MONUSCO existe déjà en cours, et que le peuple ne devrait exiger que l’accélération de son chronogramme.

Bertin Bulonza

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