Intervenons-nous

La Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC, Bintou Keita, a souligné ce lundi 6 décembre 2021 devant le Conseil de sécurité, que la restauration de la confiance de la population est cruciale, pour ramener la paix et stabilité dans l’Est du pays.

« Les défis auxquels le Gouvernement est confronté dans la mise en œuvre de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu mettent en exergue les limites d’une approche strictement militaire à la protection des civils et la neutralisation des groupes armés,», a déclaré la cheffe de la Monusco en RDC.

Dans un exposé lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC, celle-ci a noté que la période de l’état de siège, décrété depuis mai dernier au Nord-Kivu et en Ituri, a vu une augmentation de 10% du nombre de violations et abus des droits de l’homme dans le pays, comparée à la période précédente. Ces violations sont attribuables dans la grande majorité aux groupes armés et aux forces de sécurité dans les deux provinces.

« Une solution durable à la violence à l’est de la RDC nécessite un engagement politique plus large pour s’attaquer aux causes profondes des conflits. Afin que la stabilité revienne à l’est du Congo, l’État doit réussir à restaurer et à maintenir la confiance de la population en sa capacité à protéger, administrer, délivrer la justice et répondre à ses besoins essentiels », a dit Bintou Keita.

Au sujet des opérations des forces armées ougandaises et congolaises contre les ADF, elle a indiqué que dans ses interactions avec les plus hautes autorités des deux Etats, elle avait pris note de la « décision souveraine de mener cette action militaire conjointe » et avait souligné « la nécessité absolue de mettre en place des mécanismes opérationnels de coopération afin d’assurer la sécurité des Casques bleus des Nations Unies et de permettre à la Mission de continuer d’appuyer les FARDC dans la protection des civils et la neutralisation des groupes armés ».

C’est dans ce cadre que le 2 décembre, le commandant de la Force de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) s’est rendu à Kampala, pour définir avec les autorités ougandaises les modalités pratiques de cette coordination tripartite. « Demain, le commandant de la Force sera à Kinshasa pour rencontrer la hiérarchie militaire des FARDC afin de poursuivre ce dialogue initié à Kampala », a précisé Bintou Keita ce lundi.

La Représentante spéciale ajoute que la situation humanitaire continue de se détériorer à l’Est du pays, en raison de l’insécurité et des épidémies, combinées à un accès limité aux services de base.

Le nombre de personnes déplacées dans le pays se situe à près de 6 millions, dont 51% de femmes. Il s’agit du nombre le plus élevé de personnes déplacées à l’intérieur du pays sur le continent. « A cela est venue s’ajouter l’apparition de nouveaux cas du virus Ebola », a-t-elle précisé.

La cheffe de la MONUSCO a exhorté toutes les parties prenantes politiques à se concentrer, au cours des douze prochains mois, « sur la mise en œuvre des réformes clés nécessaires en vue de restaurer la paix à l’Est du pays. »

Museza Cikuru

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