Intervenons-nous

6 octobre 1996 – 6 octobre 2021, cela fait exactement 25 ans depuis l’attaque de l’Hôpital de Lemera dans le territoire d’Uvira au Sud-Kivu. Une attaque menée par des éléments de l’Alliance des Forces de Libération du Congo (AFDL) contre cette structure sanitaire dirigée alors par le Docteur Denis Mukwege.

25 ans après, les victimes et leurs familles continuent à demander que justice soit rendue non seulement pour Lemera mais également pour tous les crimes de masse commis en République Démocratique du Congo.

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« Les malades ont été lâchement abattus dans leurs lits d’hôpital. Le personnel également tué. Quelle cruauté ! A la même date, à 2 kilomètres de l’hôpital, plus d’une cinquantaine de personnes avaient été froidement tuées par les mêmes éléments armés de l’AFDL. Leurs corps ont été enterrés dans une fausse commune qui avait été creusée par ces personnes avant leur exécution », rappelle Robert Njangala, Coordonnateur de la Synergie des Associations des Jeunes pour l’Education Civique, Electorale et la Promotion des Droits de l’Homme au Sud-Kivu (SAJECEK-Forces vives).

Pourquoi le monde se tait fasse à ces atrocités ? s’interroge Njangala.

Peuple congolais, levons-nous pour soutenir la lutte du Docteur Mukwege. Exigeons ensemble un Tribunal Pénal International pour le Congo. Rien ne nous sera donné s’il on ne le demande pas », soutient-il.

Les survivants vivent dans la peur

Une violation du Droit International Humanitaire qui ne doit pas restée impunie, rappelle le Prix Nobel de la Paix, le Docteur Denis Mukwege.

«Patients et personnel furent tués. Cette violation grave du droit humanitaire reste impunie et les survivants vivent toujours dans la peur ! Les victimes congolaises ont droit à la justice ! » dit-il sur son compte Twitter.

La Communauté Internationale encore interpellée

Intervenant dans le cadre du dialogue interactif renforcé à l’occasion de la session du Conseil des Droits de l’Homme sur la situation des droits humains en République Démocratique du Congo (RDC) la veille, le Docteur Denis Mukwege a encore une fois demandé la mise en place d’un mécanisme de Justice transitionnelle pour soulager les victimes congolaises.

Avant que ces mécanismes de justice transitionnelle ne soient établis, Mukwege a invité les membres de ce Conseil à soutenir sans plus tarder la mise en place d’une équipe d’enquêteurs intégrées au BCNUDH, comprenant entre autres des experts en anthropologie médico-légale, pour exhumer les nombreuses fosses communes afin de collecter et préserver les éléments de preuve d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide perpétrés en RDC.

Il a par ailleurs souhaité que la justice transitionnelle soit au centre du prochain mandat de la MONUSCO 

« Nous vous remercions pour les démarches que vous allez entreprendre pour placer la justice transitionnelle au centre du prochain mandat de la MONUSCO et pour contribuer à mettre fin aux cycles de violences et à la culture de l’impunité au cœur de l’Afrique », a-t-il dit.

Contexte

Ce jour là, le 6 octobre 1996, Trente-sept personnes dont deux membres du personnel soignant, des civils et militaires qui suivaient des soins dans l’hôpital de Lemera ont été sauvagement abattus par des Forces de l’AFDL.  Ils étaient, selon le Rapport Mapping de l’ONU, des éléments Banyamulenge/tutsi.

A en croire ce même rapport; des « éléments armés banyamulenge/tutsi », des forces de l’AFDL; de l’APR et des FAB382 ont commis de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire; à l’encontre des civils zaïrois considérés comme hostiles aux communautés tutsi/banyamulenge locales ou proches de leurs ennemis.  (les FAZ, les ex-FAR/Interahamwe, les groupes armés hutu burundais, les « éléments armés bembe » et les groupes Maï-Maï en général).

Lire aussi: Uvira: deux agents humanitaires enlevés par des inconnus à Lemera

Des nombreux chefs coutumiers avaient également été tués au cours de la période pour des motifs politiques et ethniques ou tout simplement afin de pouvoir ensuite piller leurs biens.

Déogratias Murhula, Stagiraire Université Officielle de Bukavu (UOB)

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