Intervenons-nous

La cacophonie observée à l’Assemblée provinciale depuis plusieurs jours est loin de dire son dernier mot.

À chaque convocation de plénière, des situations inhabituelles se font vivre à l’assemblée provinciale entre élus, rendant impossible la tenue des plénières.

Ce vendredi 16 avril 2021 par exemple, alors que les députés provinciaux arrivaient pour participer à la plénière convoquée par le bureau définitif, il a été constaté l’absence de 3 membres du bureau, à savoir Yabe Ntaitunda, Amani Kamanda et Bumbu Malite, respectivement Vice-président, rapporteur et rapporteur adjoint du définitif de l’organe délibérant.

Cet absence de 3 sur les 5 membres du bureau définitif a automatiquement rendue impossible la tenue de la plénière; selon le règlement d’ordre Intérieur de l’assemblée provinciale, qui exige un nombre minimum de 3 membres pour la tenue de plénière.

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Ayant constaté l’absence de ses collaborateurs, le président de l’assemblée provinciale, le député Zacharie Lwamira, a voulut passer au « forcing ». Seul en compagnie de la questeur, appuyés par une frange des députés pétitionnaires, ont fait l’entrée dans la salle de plénière où ils ont ouvert une plénière, prétextant que les autres membres absents se seraient absentés volontairement.

Cette plénière a connu un début effectif avant d’être interrompue suite à des interventions de certains députés la jugeant illégale, car n’ayant pas réussi à réunir le nombre réglementaire de siège, soit la présence d’au moins 3 membres du bureau définitif.

Étouffer la motion en échange du retrait de la pétition

Si pour l’instant il est difficile de dire exactement ce qui serait à la base de cette situation, les dires de certains députés provinciaux devant la presse après cette plénière « ratée » font croire à un duel entre le président de l’assemblée provinciale et l’exécutif provincial.

Il vous souviendra qu’en début de la session de mars en cours à l’assemblée provinciale, une frange des députés avait déposé trois pétitions contre 3 membres du bureau définitif, dont le président Zacharie Lwamira, le rapporteur Amani Kamanda et le rapporteur adjoint Bumbu Malite.

Des pétitions qui par la suite seront déclarées irrecevables par le même bureau, refusant ainsi toute examination.

Deux jours après une autre frange des députés provinciaux déposant une motion contre le Gouverneur Théo Ngwabidje, demandant qu’il soit invité devant l’organe délibérant pour éclairer la lanterne des élus provinciaux.

Cette situation a divisé les députés dans l’hémicycle, créant ainsi 3 camps. L’un soutenant les pétitions contre les 3 membres du bureau, le deuxième camp soutenant la motion contre le chef de l’exécutif provincial et l’autre demandant le départ du bureau définitif de l’assemblée provinciale et celui du Gouverneur.

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Des échauffourées ont d’ailleurs été rapportées dans l’enceinte de l’assemblée provinciale entre les trois camps.

Cependant, des appels au dialogue furent-elles lancés par plusieurs organisations et des acteurs de la société Civile pour un climat d’attente.

Nous apprenons que le bureau définitif et l’exécutif provincial ont d’ailleurs rencontré le Prix Nobel de la Paix 2018, le docteur Denis Mukwege, pour tenter de trouver un terrain d’attente.

Une méditation qui aurait facilité la tenue de la plénière du 13 avril dernier consacrée à l’adoption du calendrier de la session de mars en cours.

Sacrifier les deux membres pour conserver son poste

Plusieurs sources à l’assemblée provinciale renseignent que la situation observée ce vendredi 16 avril serait causée par la volonté du président du bureau définitif, Zacharie Lwamira, de retirer la motion déjà transmise au Gouverneur depuis le 6 avril 2021.

Devant la presse, le député provincial Georges Musongela a confirmé que le président de l’assemblée provinciale cherche à étouffer la motion en contre partie de son maintien au poste de président du bureau définitif.

« Le président de l’Assemblée provinciale, s’est refusé d’envoyer une invitation au Gouverneur de province pour qu’il vienne répondre aux griefs contenus dans la motion. Les députés motionnaires prennent à témoin la population du Sud-Kivu, pour dénoncer la complicité de deux autorités des institutions provinciales, notamment le président de l’assemblée provinciale et le gouverneur de province, qui veulent prendre toute la population en otage en muselant les actions parlementaires » a déclaré Georges Musongela au sortir de la plénière ratée de ce vendredi.

Celui-ci a indiqué que le bureau cherche à imposer un nouveau système à l’assemblée provinciale, selon lequel la motion devrait être discutée entre députés en dehors de la plénière, chose dont les députés motionnaires n’ont pas digérée.

« Nous avons refusé de discuter ces questions relatives à la motion en dehors de la plénière puisque la population du sud-kivu a besoin d’être éclaircie. C’est ainsi que vous avez constaté une crise artificielle à l’assemblée provinciale pour tenter un échange de la motion contre les pétitions, et je puis vous dire que ce projet n’a pas encore dit son dernier mot » a-t-il martelé.

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Si les trois membres du bureau définitif absents dans la salle n’ont pas encore réagi, certaines sources parlent d’un coup préparé.

A en croire certains proches de ces trois membres, le président Lwamira aurait accepté de sacrifier ses deux collaborateurs ( le rapporteur et le rapporteur adjoint) en contre partie de son maintien au perchoir de l’organe délibérant. Selon certaines indiscrétions, la plénière convoquée ce vendredi 16 avril aurait pour objectif évincer les 2 membres sous le coup des pétitions qui selon eux paraissent « hostiles » au Gouverneur.

 » Le président joue au malin. Il voulait sacrifier le rapporteur et le rapporteur adjoint pour que lui reste » lache un internaute dans un forum.

Contacté, le rapporteur de l’assemblée provinciale, Amani Kamanda s’est réservé de tout commentaire, promettant de se prononcer dans les heures qui suivent.

« Nous allons dire la vérité au peuple prochainement. Au stade actuel on a plus rien à cacher » a-t-il dit. 

Jean-Luc M. 

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