Intervenons-nous

L’ONG Justice Pour Tous a mené une étude sur la problématique de manque d’électricité dans la ville de Bukavu, afin de dégager les causes, ainsi que des moyens pour y mettre fin. D’emblée, le Rapport indique qu’il s’observe une forte explosion démographique; et le déficit de management par la SNEL.

Selon cette organisation, ceci fait que la situation énergétique de la Province reste caractérisée par le déficit énergétique criant; dû à la demande de plus en plus croissante, sans que les infrastructures de production, n’y soient adaptées. 

Justice Pour Tous qui note que la Centrale Hydro Électrique RUZIZI I construite en 1958; était  destinée à desservir 200.000 habitants dans la Ville de Bukavu; mais actuellement cette ville compte plus de 1.718.394 habitants, ce qui est aussi à la base du déficit énergétique.

D’où la nécessité de renforcer et de réhabiliter les micros centrales et les centrales hydroélectriques; abandonnées à l’intérieur de la province du Sud-Kivu

«L’accès à l’énergie est un droit fondamental garanti au citoyen congolais; par les dispositions de l’article 48 de la Constitution de la République Démocratique du Congo. À ce jour, ce droit n’est pas garanti pour la majorité des congolais malgré l’existence de plusieurs infrastructures énergétiques à travers le pays.  La présente étude examine la capacité de production de la Centrale RUZIZI I; ainsi que la demande et la problématique de la desserte en énergie électrique dans la Province du Sud-Kivu. Elle aborde la question de la conformité de la Société Nationale d’Electricité à la Loi n° 14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité,» dit ce rapport.

Lire aussi Bukavu: la SNEL installe des compteurs à prépaiement dits «Cash-Power»

Cette étude analyse les Centrales RUZIZI I (sous gestion de la Société Nationale d’Electricité, SNEL); RUZIZI II & III qui sont deux projets intégrateurs dans le secteur énergétique au niveau de la Communauté Économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et le Projet NELSAP qui interconnecte le Corridor Est; partant de l’Éthiopie jusqu’à la partie Est de la RDC (de Mugunga au Nord Kivu à Buhandahanda au Sud-Kivu). 

«C’est ainsi que pour la Centrale RUZIZI I, il était question de comprendre le problème de la gestion de cette Centrale qui est à la base de délestage (réduction des charges), dans la Ville de Bukavu et ses périphéries. Pour RUZIZI  II et III, l’étude a évalué l‘impact de ces projets intégrateurs dans le secteur énergétique; sur les droits de communautés locales, avec un accent particulier sur les pratiques d’expropriation, d’indemnisation; de délocalisation et de réinstallation des ménages par les promoteurs des projets,» dit ce rapport.

Face à ce déficit, cette étude relève que certains responsables de la SNEL; ont avoué que cette société éprouve des difficultés inhérentes à la distribution à cause de l’accroissement de la demande; le problème urbanistique de la Ville de Bukavu et les entités périphériques, le vol des câbles par la population; le raccordement frauduleux (dahulage), et la vétusté des matériels et équipements, notamment les câbles torsadés; et la plupart des cabines MT/BT de distribution publique sont surchargées. 

Lire aussi Bukavu : les factures de la SNEL seront désormais distribuées par «Réseau Ouvriers d’Impact» (ROI)

«De surcroit, l’étude a noté également l’utilisation des lampes incandescentes de 100 Watts, 75 Watts et 60 Watts; par beaucoup de ménages de la Ville de Bukavu et ses environs. Elle a révélé une faible sensibilisation sur l’utilisation rationnelle de l’énergie électrique, car les lampes restent allumées toute la journée dans beaucoup de ménages. Il en est de même pour ce qui est de l’éclairage public. Ces pratiques constituent une gestion irrationnelle de l’énergie électrique,» note ce rapport.

Aussi, ce rapport de Justice Pour Tous formule des recommandations au Gouvernement, à travers le Ministère de l’Energie et Ressources Hydrauliques; afin de garantir à la population congolaise l’accès à l’électricité à l’horizon 2030, réhabiliter les centrales hydroélectriques existantes; en vue de réduire l’écart constaté entre la puissance installée et la puissance disponible, et construire des nouvelles centrales hydroélectriques.

Vous pouvez lire l’intégralité de ce rapport ici.

Museza Cikuru

Share.
Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.