Intervenons-nous

Human Rights Watch parle de l’intensification de la répression en RDC sous Félix Tshisekedi, dans un rapport publié ce jeudi 28 janvier.

Selon cette organisation, l’administration du président Félix Tshisekedi a réprimé de façon croissante les médias et les groupes d’activistes depuis son entrée en fonction, il y a deux ans. Pendant cette période, les autorités ont menacé, arrêté arbitrairement, détenu et poursuivi des dizaines de journalistes, d’activistes et d’autres personnes jugées critiques à l’égard du gouvernement.

Elle dit avoir recensé au moins 109 cas d’arrestations arbitraires et de harcèlement au cours de l’année 2020. Bon nombre de victimes sont des journalistes, qui ont subi des intimidations, des menaces et parfois des passages à tabac.

« Deux ans plus tard, les engagements de Félix Tshisekedi à respecter les droits humains commence à sonner creux », écrit Human Rights Watch qui cite l’implication de l’Agence national de renseignement (ANR) dans au moins 16 cas.

Sept provinces plus concernées

La plus des cas de violation des droits humains ont été documenté dans six provinces de la République à savoir Kishasa, Kasai, Sankuru, Tshopo, Nord et Sud-Kivu.

Le cas le plus emblématique est celui survenu à Lodja dans la province de Sankuru où des soldats accompagné des policiers ont fait irruption dans le bureau de la station Radio Losanganya le 20 août 2020. Un journaliste et un technicien ont été arrêtés et conduit au stade où le gouverneur tenait un meeting. Ils sont accusés de soutenir le rival politique de longue date du gouverneur.

« Ils nous ont fouettés et nous ont fait répéter ce que nous avons dit à l’antenne. Le gouverneur a ensuite donné l’ordre de nous emmener au poste de la police. Le matin, le gouverneur a envoyé deux motos pour nous exhiber dans la ville afin de montrer que nous avions été arrêtés alors que ses partisans criaient : « Il faut les tuer ! » », fait savoir Hubert Djoko, le journaliste arrêté.

A Bukavu c’est la police qui a tabassé des journalistes qui couvraient une manifestation étudiante. Il s’agit de Jérémie Matabaro, Prince Cikala, Bertin Bulonza, Emmanuel Deward Chuma et Claude Musengero. Les matériels de certains d’entre eux avaient été confisqué par la police.

Au Nord-Kivu, Human Rights Watch cite les huit jeunes militants pro-démocraties du mouvement citoyen la Lucha arrêtés et détenus pendant un mois à Beni.

Tshisekedi devrait condamner ces actes

« Félix Tshisekedi devrait parler sans détour pour défendre les droits humains et prendre des mesures contre les gouverneurs de province qui cherchent à sanctionner les personnes critiques à l’égard de leurs politiques », recommande Human Right Watch.

Il appelle les autorités de mettre fin au harcèlement des journalistes et des médias, et d’abandonner toutes les charges retenus contre des personnes détenues pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.

Pour cette organisation, le gouvernement congolais a l’obligation de respecter et de faire respecter le droit  de toute personne dans le pays à manifester pacifiquement et à recevoir et diffuser librement tout type d’information. Surtout qu’en 2020 le pays figurait parmi les 30 pays au monde présentant le pire bilan en matière de violations de la liberté de presse.

Thomas Uzima

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