Accès Humanitaire

    Des Chefs coutumiers et des Services étatiques territoriaux de la zone d’intervention du Projet Intégré de Croissance Agricole dans les Grands Lacs (PICAGL), viennent d’être formés par l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) sur la gestion et la tenure foncières, dans la province du Sud-Kivu.

    Cette formation qui a duré deux jours, soit du 13 au 14 février 2023, visait premièrement à partager avec ces principaux acteurs de développement rural, le programme élaboré sur l’éducation foncière ; mais aussi former ces derniers sur la tenure et la gestion foncières.

    En deuxième lieu, la formation visait à renforcer les capacités des Chefs coutumiers et des Services étatiques territoriaux, intervenant dans les zones du PICAGL, sur la règlementation foncière en République Démocratique du Congo, afin de les amener à faire face aux potentiels conflits liés à la terre, pouvant constituer un frein au développement de l’agriculture au Sud-Kivu.

    Pendant deux jours, les participants ont démontré que l’accès à la terre demeure l’une des contraintes majeures au développement de l’agriculture sur tout le territoire national congolais, y compris la partie Est.  Pour eux, cette difficulté d’accéder à la terre est, de ce fait, à l’origine des plusieurs problèmes, particulièrement les conflits fonciers.

     Ce qui a d’ailleurs conduit à l’élaborer un programme d’éducation foncière au profit des juges et des Magistrats du parquet qui, dans leurs charges, sont appelés à régler les conflits liés à la terre.

    Après ces deux jours de formation, les participants à l’unanimité ont adopté ce programme d’éducation foncière. Ils ont également pris l’engagement se s’en approprier et le vulgariser, au profit des différentes parties prenantes. Des certificats ont par la suite été remis aux participants par l’Institut International d’Agriculture Tropicale.

    Satisfaits des notions apprises, les participants comptent élargir cette matière à d’autres chefs et services étatiques dans leurs entités pour changer la donne.

    « Nous pensons que cette formation va apporter un plus dans notre façon  de travailler. Nous allons former et vulgariser ces matières jusque dans les ménages pour voir si ça va donner un résultat. Nous allons également conscientiser les grands concessionnaires de donner l’accès aux petits paysans pour qu’ils produisent   a soutenu Yves Dunia, Inspecteur Agricole du territoire d’Uvira.

    Contexte

    Il faut dire que depuis plusieurs décennies, la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC) est au centre d’une longue crise de longue caractérisée par de multiples épisodes de guerre et de violence, des conflits interethniques, des conflits fonciers, avec comme conséquences des conflits d’occupation des terres entre agriculteurs et éleveurs, la transhumance ainsi qu’un nombre croissant de réfugiés internes et transfrontaliers, voire des pertes en vies humaines. A ceci, il faut, d’une part, ajouter la survenue de la pandémie à corona virus, connue sous le nom du Covid-19, qui a affecté les activités socio-économiques de la population de cette partie du Pays.

    D’autre part, le déficit informationnel et l’absence quasi totale d’un programme d’éducation foncière, particulièrement pour les communautés rurales, serait à l’origine des problèmes mentionnés ci-dessus, constituant ainsi une des principales contraintes au développement de l’agriculture congolaise, pourtant considérée comme pilier principal pour le développement de la RDC.

    C’est donc dans le souci de mettre fin à cette déplorable situation foncière, que le gouvernement congolais, à travers le PICAGL, a confié à l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), sous la supervision de l’IITA, la mission de renforcer les capacités des communautés rurales, bénéficiaires du Projet, sur la tenue et la gestion foncières.

    Ce programme de renforcement des capacités s’étend également dans les écoles secondaires afin de préparer la jeunesse aux questions relatives à la tenure foncière, une des contraintes majeures au développement du secteur agricole congolais.

    Pour ce qui est du projet,  au Sud-Kivu en dehors de la ville de Bukavu, PICAGL s’étend sur l’axe Kalehe – Kabare – Walungu – Uvira – Fizi. Dans toute cette zone d’intervention,  les activités du projet sont focalisées sur le développement de quatre principales chaines de valeur agricoles, à savoir le manioc, le riz, l’élevage/lait et l’aquaculture.

    Bertin Bulonza

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