Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a formellement démenti les rumeurs faisant état de la présence de l’ancien président Joseph Kabila à Goma, dans le Nord-Kivu. Intervenant le samedi 19 avril 2025 dans l’émission « TOP 7 » sur Top Congo FM, Maître Ferdinand Kambere, Secrétaire Permanent adjoint du PPRD, a qualifié ces allégations de « stratégie de diversion politique » orchestrée par le régime en place.
« Non, qui a dit que Joseph Kabila est à Goma ? Qu’ils nous apportent des preuves de sa présence à Goma », a lancé Ferdinand Kambere, visiblement agacé par les rumeurs qui circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux et dans une partie de l’opinion publique.
Lire aussi : RDC : l’UDPS dit ne pas être impliquée dans l’attaque de la résidence de Joseph Kabila
Il affirme qu’aucune source crédible, notamment les relais locaux du parti à Goma, ne confirme cette information. « Aucune de nos sources à Goma ne nous indique que Joseph Kabila y est présent », a-t-il insisté, accusant le pouvoir en place de vouloir détourner l’attention de la population des véritables problèmes auxquels le pays est confronté.
Ferdinand Kambere est allé plus loin en accusant les autorités de Kinshasa de fabriquer des « scénarios de toutes pièces » pour faire taire les voix critiques, après, selon lui, « l’échec lamentable dans la gestion du pays ».
Dans un autre registre, le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, a réagi prudemment. Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 18 avril 2025 à Lubumbashi, Muyaya n’a ni confirmé ni infirmé la présence de Joseph Kabila à Goma. Il a néanmoins souligné l’importance d’honorer l’héritage de Mzee Laurent-Désiré Kabila.
« Parmi ceux qui ont combattu pour assurer l’intégrité et l’unité de la RDC, il y a Mzee Laurent-Désiré Kabila. Il avait fait le serment de ne jamais trahir le Congo. Il est essentiel, dans les actes posés par l’un de ses illustres successeurs, de s’assurer que le serment de Mzee n’est pas trahi », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Le président Kabila lui-même a combattu le M23. Ceux qui s’allient aux responsables de ces morts (dans l’Est) deviennent complices ou coresponsables. »
Depuis la fin de son mandat en 2019, Joseph Kabila reste une figure controversée. Tandis que certains l’accusent d’être lié au M23, d’autres lui reconnaissent un rôle potentiel de sage pouvant contribuer à l’apaisement de la situation politique tendue du pays.
Jean-Claude Mukulu