Alors que la Saint-Valentin est célébrée dans de nombreuses cultures comme la fête des amoureux, une nouvelle réalité se dessine dans le groupement de Kamanyola, en territoire de Walungu. De plus en plus d’hommes choisissent délibérément de vivre seuls, rejetant la vie de couple. Sous le nom de « Bachelor », ils ont créé une association pour défendre ce mode de vie, brisant les stéréotypes et offrant une nouvelle perspective sur le célibat et les relations amoureuses.
D’après le coordonnateur de l’association, M. Kaibanda wa Kaibanda, ces hommes ne rejettent pas l’amour, mais revendiquent un choix de vie fondé sur l’indépendance et le bien-être personnel. Selon eux, le célibat leur permet d’éviter les complications liées aux relations amoureuses et aux responsabilités conjugales.
Autrefois, le 14 février était une journée particulièrement festive à Kamanyola. Les couples échangeaient des cadeaux – fleurs, bijoux, montres, téléphones – et partageaient des moments de convivialité autour d’un verre de jus, vêtus de rouge pour marquer l’occasion. Cependant, cette ambiance semble s’être dissipée.
Cette année, la Saint-Valentin est passée presque inaperçue, sans grandes célébrations dans les lieux publics, y compris dans les églises du groupement de Kamanyola.
M. Fiston Chance Le Fils, un jeune de Kamanyola, explique que l’instabilité du pays, marquée par les guerres, les violences et les actes criminels, a freiné l’engouement pour ces festivités.
Selon lui, la population est plus préoccupée par des défis plus urgents et attend une amélioration des conditions sécuritaires pour retrouver l’enthousiasme d’antan.
Malgré cette morosité ambiante, les amoureux restent attachés à leurs sentiments, en accord avec l’article 40 de la Constitution, qui garantit le droit de se marier avec la personne de son choix, de fonder une famille. La Saint-Valentin à Kamanyola soulève donc une question : l’amour retrouvera-t-il un jour toute sa place dans les célébrations locales ?
Ishara Yambisi Bin Kashenya, depuis Kamanyola