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Le personnel judiciaire de la Province du Sud-Kivu est conscient des défis auxquels est confrontée la justice en RDC. Ceci après que le Chef de l’état, Félix-Antoine Tshisekedi, ait mis en cause le fonctionnement de la justice en République Démocratique du Congo.

Benoît Malumalu, Président à la Cour d’Appel du Sud-Kivu reconnaît que dans le corps judiciaire, il y a beaucoup des problèmes et sa hiérarchie travaille déjà pour  rendre la magistrature satisfaisante.

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« Les questions soulevées  par le Chef de l’Etat, ont fait depuis longtemps l’objet des états généraux de la magistrature. Nous sommes conscients que dans ce corps il y a beaucoup de défis à relever et les acteurs et les autorités judiciaires sont en train de travailler de manière à rendre notre magistrature satisfaisante pour rencontrer la volonté du Chef de l’Etat de faire de ce pays un état de droit ».

A part le Président de la République, la population aussi ne fait pas confiance en la justice. Des cas de justice populaire sont enregistrés çà et là parce des habitants en colère veulent se rendre justice.

Visiblement, le corps judiciaire n’inspire plus confiance. Des présumés voleurs sont tués presque chaque semaine parce qu’ils ne peuvent pas être référés à la Justice.

Benoît Malumalu rassure que sa hiérarchie travaille déjà pour ramener la confiance rompue.

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« Les autorités hiérarchiques travaillent pour la renaissance de ce que vous appelez confiance rompue. Nous sommes magistrats et conscients des défis qui nous attendent. L’autorité politico-administrative et les responsables du pouvoir judiciaire et la magistrature sont en train de tout mettre en œuvre pour que sous peu, la magistrature retrouve son blason terni auprès de la population et qu’elle recommence à lui refaire confiance comme dans le passé. Nous sommes les garants des droits fondamentaux et des libertés publiques. Nous devons donc continuer à travailler nous même à l’interne avec notre hiérarchie pour satisfaire à  cette exigence de faire de la justice, le dernier rempart de la protection des droits fondamentaux des individus et de leurs libertés publiques », promet Malumalu. 

La Société Civile du Sud-Kivu, avait, dans une déclaration critiqué les magistrats du Sud-Kivu pour l’implication dans le bradage du patrimoine public, notamment. Benoît Malumalu prévient.

« On ne va pas y aller par le dos d’une cuillère.  Les magistrats prêtent serment et ici au nom du premier président de la Cour d’Appel du Sud-Kivu, j’appelle tous les magistrats de cette juridiction au respect de la formule de leur serment, au respect de la loi, de l’éthique et la déontologie qui nous régissent, simplement cela parce que les récalcitrants qui vont se retrouver dans ces cas de forfaiture ne vont pas échapper à la rigueur de l’autorité », promet-il.

Celui-ci appelle la population à ne pas se décourager. Pour lui, même si cela doit prendre du temps, tout va changer.

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« Les défis sont immenses, connus et nombreux mais nous travaillons là-dessus, parce qu’effectivement, il faut très peu de temps pour déforester toute une forêt mais il faut beaucoup de temps pour reboiser. Nous sommes dans la phase de reboisement de la forêt, ça va prendre du temps et entre-temps, nous appelons la population à ne pas céder à la déception, au découragement parce les défis sont connus et les solutions sont en train d’être apportées pour ramener la magistrature et la justice de manière générale là où elle doit se trouver ».

Pour rappel, dans son entretien avec la presse à Kinshasa, le Président de la République a clairement critiqué le travail des magistrats congolais.

Ce secteur est un rempart contre les abus dans un pays et une attention particulière doit y être accordée pour avoir une bonne gouvernance et le changement dans tous les autres secteurs.

Claudine Kitumaini

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