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    Une forte délégation de six factions des groupes armés Maï-Maï a pris, mardi 28 mars, la décision historique de mettre fin aux hostilités et de rejoindre le Programme de désarmement, de démobilisation, de réintégration communautaire et de stabilisation (P-DDRCS). La signature de cet acte d’engagement a été faite en présence de plusieurs autorités politiques, administratives et militaires, ainsi que par des représentants de divers segments de la communauté, dans la capitale du territoire de Mambasa en province de l’Ituri.

    Cette avancée intervient après deux jours de concertation en Ituri, en République Démocratique du Congo (RDC), par la coordination provinciale du P-DDRCS, dans le cadre d’une initiative du projet « Appui à la médiation pour la résilience et la paix en Ituri et au Grand Nord-Kivu », actuellement financé par l’Union européenne et mis en œuvre par un consortium composé d’Interpeace, Action for Peace and Concord (APC), le Pole Institute et le Centre for International Cooperation de l’Université de New York.

    Lors de la signature de l’acte d’engagement, les groupes armés de la chefferie Babila Babombi ont souligné qu’ils étaient motivés par l’appel du gouvernement congolais à rétablir la paix et à mettre fin aux nombreuses exactions subies par la population civile.

    « Nous avons saisi l’occasion qui nous a été donnée par le chef de l’Etat en lançant l’appel à la démobilisation. Nous nous engageons à rejoindre le programme P-DDRCS et le gouvernement congolais sans condition », a déclaré le porte-parole de la délégation dans son discours.

    « Cette décision a été prise à l’invitation de la coordination provinciale des P-DDRC au cours de la réunion de consultation de deux jours. Nous sommes des groupes armés qui n’agissent que pour se défendre. Nous voulons que la paix revienne dans notre communauté », a ajouté le porte-parole.

    Engagement des acteurs de la paix

    Pour le coordinateur provincial du P-DDRCS en Ituri, Willy Abibo Sebo Maese, cet acte d’engagement marque l’intégration de ces groupes armés dans son programme. « Le gouvernement va maintenant prendre soin de ces groupes, en assurant leur sécurité et leur bien-être », a-t-il déclaré.

    Lors de la cérémonie, le colonel Mwimba David, représentant de la 32e brigade principale de défense des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a rassuré les signataires et leur a promis le soutien indéfectible de l’armée tout au long du processus. Le surintendant principal Matadi Muyampandi Jean-Baptiste, administrateur du territoire de Mambasa, a appelé toutes les parties prenantes à s’unir autour de ce processus pour assurer une paix durable au sein de la communauté.

    Les groupes armés Maï-Maï, qui appartiennent à six factions, ont formulé plusieurs recommandations pour assurer une paix durable. Il s’agit notamment de l’emploi des jeunes et de la libération et des soins de leurs codétenus. Le rétablissement de l’autorité de l’État dans leurs entités, envahies par les Forces démocratiques et alliés (ADF), et la construction d’un site de désarmement et de démobilisation à Mambasa font également partie de leurs souhaits. En outre, ils suggèrent de suspendre les activités des sociétés minières, ce qui, selon eux, crée des conflits au sein de la communauté.

    Les systèmes communautaires saluent l’engagement

    La société civile locale, ainsi que le Parlement des jeunes, le Conseil territorial de la jeunesse et les membres de la communauté, ont exprimé leur satisfaction quant à l’engagement pris. Ils ont exhorté les groupes armés à honorer cet engagement et à assumer leurs responsabilités envers la communauté.

    Marie-Noëlle Anotane, coordinatrice par intérim des Forces vives de la société civile dans le territoire de Mambasa, a félicité les entités Maï-Maï pour leur engagement et a appelé les autres groupes armés à faire de même.

    Ce sentiment a été repris par le chef du Parlement des jeunes de Mambasa, Sulemani Onokoko, qui a salué le courage des jeunes qui ont quitté la brousse et a encouragé les autres à faire de même ou à rejoindre légalement l’armée. Au cours de la consultation de deux jours qui a précédé la signature, environ 50 participants ont reçu des explications détaillées sur la stratégie nationale du P-DDRCS.

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