La famille Kisamba Wasso appelle les autorités à faire respecter l’arrêt RC 8300 rendu par la Cour d’appel du Sud-Kivu, qui leur attribue deux parcelles situées respectivement à Panzi et à l’Essence, dans la ville de Bukavu. Cette exigence a été exprimée ce vendredi 9 mai 2025 lors d’un sit-in tenu à Essence Major Vangu.
Munis de sifflets et de calicots sur lesquels on pouvait lire des messages tels que « Non à la justice du plus fort », « Égalité devant la loi », « L’argent n’achète pas tout », les membres de la famille Kisamba ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’injustice persistante malgré une décision judiciaire claire en leur faveur.
« Respect de l’arrêt RC 8300 »
Kisamba Kitoga, porte-parole de la famille, a lu une déclaration devant la presse, rappelant que la Cour d’appel a annulé le jugement RC 12981/13014 ainsi que l’acte de vente intervenu entre M. Cinamula et M. Ndume Malekera. Il affirme que la famille Kisamba n’a jamais vendu ces parcelles.
« Nous disons non à la justice du plus fort. L’arrêt RC 8300 annule toute vente et nous demandons que cette décision soit strictement respectée. Nous appelons les autorités compétentes à faire cesser cette injustice flagrante. », a-t-il martelé.
Des victimes directes témoignent
Louise Plamedie, se présentant comme l’une des victimes de cette affaire, déclare avoir acquis une parcelle à Panzi en 2024 auprès d’un certain papa Chigina. Elle affirme détenir un certificat, mais avoir été empêchée de construire par un homme se réclamant propriétaire des lieux.
« Lorsqu’on a voulu commencer les travaux, un homme du nom de Idii est venu nous chasser, disant que c’est sa parcelle. Il avait un document mentionné comme duplicata. Depuis, il nous menace. Nous demandons au gouvernement d’intervenir pour que justice soit faite. »
La réplique de Ndume Malekera
Contacté par notre rédaction, Ndume Malekera, cité dans l’affaire, rejette les accusations et affirme avoir acquis la parcelle de manière légale auprès de la famille Kisamba, alors en indivision.
« Deux membres de la famille avaient vendu cette parcelle et un liquidateur avait même lancé un communiqué à la radio. J’ai acheté auprès de lui en toute légalité. J’ai tous les documents en ma possession. », soutient-il.
Concernant la décision judiciaire qui ne lui est pas favorable, il déclare :
« Il y avait une promesse de revente à une autre personne à un prix plus élevé. J’ai donc accepté de laisser la vente initiale contre remboursement. Mais comme j’étais intéressé, j’ai finalement donné 25.000 dollars à l’acheteur pour reprendre la parcelle. »
Appel à l’État de droit
La famille Kisamba exhorte les autorités judiciaires et administratives à garantir le respect des décisions de justice afin d’éviter les conflits fonciers et de préserver la paix sociale alors que le Sud-Kivu est sous la gestion du M23-AFC.
VT