Des personnes privées détiennent les certificats de construction pour des bâtiments situés dans le marché de Kadutu. Cette information a été révélée par le maire de la ville de Bukavu lors du meeting de recevabilité organisé par le gouverneur du Sud-Kivu, ce dimanche 8 septembre 2024.
Au cours de cette rencontre entre les gouvernants et les gouvernés, les vendeurs du marché de Kadutu ont expliqué les problèmes liés à la spoliation de certaines parcelles par des personnes privées qui construisent sur un site public appartenant à l’État.
Le gouverneur avait demandé au maire de Bukavu, responsable de la gestion du marché, de fournir des explications claires sur cette situation.
Suite aux plaintes d’une vendeuse du marché, Zénon Karumba, le maire de Bukavu a précisé que les spoliateurs détiennent des certificats de construction pour ce marché, délivrés par le conservateur des titres. Il a expliqué que le marché de Kadutu est presque inexistant aujourd’hui.
« Le marché mesurait au moins un hectare, soit 10.000 mètres carrés. Aujourd’hui, il ne reste que 90 mètres sur 20. Des dépôts ont été construits dans ce marché, et ces constructions disposent de certificats depuis 2003 », a déclaré le maire.
Il a ajouté que plus de 72 dépôts ont déjà été érigés par des privés détenteurs de certificats dans ce marché.
« J’ai vu le ministre sortant des Affaires foncières, qui m’avait remis une lettre adressée au conservateur de Bukavu 2 pour annuler ces certificats. Malheureusement, cela n’a pas été fait, et cela fait déjà environ un an. Les propriétaires de ces dépôts sont allés voir le ministre actuel des Affaires foncières, demandant une indemnisation avant l’annulation de leurs certificats », a expliqué le maire de Bukavu.
De plus, le ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Réaménagement avait promis d’annuler ces certificats après l’analyse du rapport du Conservateur.
Il convient de noter que plusieurs marchés de la ville de Bukavu rencontrent le même problème. Les marchés de Nyawera et de Beach Muhanzi seraient également spoliés par des privés. D’ailleurs, les vendeurs du marché Beach Muhanzi avaient organisé une manifestation la semaine dernière pour protester contre une éventuelle spoliation d’une partie de ce marché.
Vinciane Ntabala
Un commentaire
Qui construit chez autrui, construit pour autrui !
Tout le monde qui a érigé son bâtiment sur l’espace public appelé marché public doit être conséquente car ne l’ayant pas fait sans savoir que le marché public est et demeure une propriété public de l’Etat.
Solliciter l’indemnisation n’est autre qu’un dilatoire.