Intervenons-nous

Depuis plusieurs mois, des cas d’enlèvements sont rapportés dans les villes et villages des provinces de l’Est de la République. Enfants, adultes, hommes et femmes et même des humanitaires sont enlevés. Dans la plupart des cas, ces kidnappeurs exigent une rançon pour procéder à leur libération.

Le dernier cas en date est celui survenu dans la pleine de Ruzizi, à Sange où deux agents de la BRALIMA dont un chauffeur et son aide ont été kidnappés en date du 31 octobre.

Ce cas vient rappeler d’autres comme celui survenu dans le parc de Virunga au Nord-Kivu et rapporté par Human Rights Watch. Selon cette organisation plus de 170 personnes dont des femmes et enfants ont été enlevées par des bandes criminelles contre rançon entre 2017 et mars 2020.

Le RLPC, une organisation des droits de l’homme, dans son rapport de mois de septembre, révèle que 7 personnes ont été enlevées au mois d’août. Parmi eux des jeunes dont des étudiants et des pasteurs. Les groupes armés FNL, Ngumino et autres sont ici pointés du doigt.

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A Rutshuru et à Beni, des cas d’enlèvement sont légions et sont rapportés chaque jour. Les ADF et coupeurs des routes sont des acteurs de ces actes.

Des humanitaires ne sont pas en reste. Deux agents de l’organisation ADRA avaient été enlevés au sud de la province du Sud-Kivu. 4 agents de MSF ont également été enlevés entre Fizi et Baraka.

Pour chaque enlèvement les ravisseurs exigent le payement d’une rançon qui va de 500 dollars américain à des milliers de dollars. Pour les agents ADRA, les ravisseurs exigeaient 50.000 dollars pour leur libération. 

Même si les organisations internationales refusent de communiquer sur les conditions de libération de leurs collègues par exemple, des organisations de la société civile locale rappellent que ces rançons qui appauvrissent de familles, servent des moyens de financement pour ces groupes criminels.

« On avait déjà pris la décision qu’on laisse le paiement des rançons, mais le problème est que les gens qui étaient kidnappés, faisaient plus d’un ou de deux mois », indique Eric Muvomo de l’ACMEJ.

Il fait savoir que certaines personnes dont leurs familles pensaient qu’elles étaient mortes sont revenues après avoir payé la rançon. « Nous essayons de militer pour la fin de ces paiements, mais c’est un peu difficile », reconnait-il.

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Il est à constater que les actes de kidnapping ne cessent d’accroître au fur et à mesure que les rançons sont payées. Le réseau ne cesse également d’accroître que les acteurs sociaux parlent des complicités au sein de la population.

Afin de mettre fin à ces actes, le Réseau Local de Protection des Civils (RLPC) suggère aux autorités de redynamiser les conseils locaux pouvant impliquer toutes les couches des forces vives afin de dénicher et démanteler tous les réseaux mafieux. Ce réseau reconnait également que ces fonds versés comme rançon contribuent à renforcer les kidnappeurs.

« De mener des enquêtes et ouvrir des poursuites contre les présumés responsables des actes de ciblage contre les humanitaires et défenseurs des droits humains », a recommandé Yves Ramadhani, modérateur du RLPC.

Thomas Uzima

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