Intervenons-nous

Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege s’est encore une fois exprimé sur le massacre de Kasika dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu.

«Ce massacre de Kasika, dont le caractère cruel dépasse l’imaginable, illustre bien l’intention des auteurs d’anéantir non seulement les vies humaines mais aussi les référents symboliques de tout un peuple pour le marquer à jamais » relève le Prix Nobel congolais.

Vingt-deux ans après ces atrocités, s’inquiète le Docteur Mukwege, la justice tant nationale qu’internationale traine à se saisir de ces crimes odieux et les auteurs restent impunis.

« Comment notre monde peut-il garder un si lourd silence devant une telle barbarie ? Pourtant ce massacre est documenté de manière rigoureuse et professionnelle par des experts des Nations Unies au paragraphe 353 des 617 violations graves des droits de l’homme répertoriées dans le rapport mapping. Certaines peuvent être qualifiées des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et même de crimes de génocide », rappelle-t-il.

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La conséquence, regrette le Médecin Directeur de l’Hôpital de Panzi est que depuis plus des deux décennies, des cycles de violences endeuillent notre pays notamment à cause de  «l’impunité dont jouissent les instigateurs et les bourreaux ».

« Il est plus qu’urgent que les recommandations du rapport mapping soient mises en application pour rompre avec le règne de l’impunité et mettre fin à ces violences. Sans vérité et justice il n’y aura pas de paix durable en R. D. Congo et ni les victimes, ni les bourreaux ne pourront reconstruire un avenir apaisé pour les générations futures », plaide-t-il.

Contexte

 Le 24 août 1998, des militaires de l’ANC/APR ont massacré plus d’un millier de  civils, dont de nombreuses femmes ainsi que des enfants et des bébés dans les villages de Kilungutwe, Kalama et Kasika, dans le territoire de Mwenga, à 108 kilomètres de Bukavu, chef-lieu de la Province.

 Avant d’être tuées, la plupart des femmes ont été violées, torturées et ont subi la mutilation de leurs organes génitaux.

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Ce massacre a été organisé en représailles à la suite de la mort, le 23 août, d’une vingtaine d’officiers de l’ANC/APR dans une embuscade tendue par des Mayi-Mayi sur la route reliant Bukavu à Kindu. De nombreux corps d’enfants et de bébés ont été jetés dans les latrines. Avant de partir, les militaires ont pillé les trois villages et incendié de nombreuses habitations. »

Ce jour-là, le Mwami de Lwindi, François Mubeza fut assassiné et sa femme enceinte de jumeaux fut éventrée.

Les militaires ont tué l’abbé Stanislas Wabulakombe, vicaire de la paroisse, ainsi que trois religieuses de la Congrégations des Filles de la Résurrection, un séminariste et plusieurs autres paroissiens laïcs.

Gracieuse Wany S.

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Un commentaire

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