La campagne « Congo n’est pas à vendre » appelle la justice congolaise à divulguer les résultats des enquêtes ouvertes depuis fin 2019, concernant la Gécamines et à annoncer les mesures légales qu’elle entend prendre pour empêcher qu’un paiement de Glencore à la Gécamines n’entre dans les poches du milliardaire Dan Gertler, qui fait l’objet des sanctions imposées par les États-Unis d’Amérique.
Depuis plusieurs mois, la justice congolaise a ordonné à la société minière Kamoto Copper Company (KCC), une filiale de Glencore, de suspendre un paiement de $150 millions à la Gécamines suite à un nouveau contrat signé en décembre 20191.
Pour « Congo n’est pas à vendre », il existe un risque que cet argent soit transféré à Dan Gertler et ses sociétés qui réclament le remboursement d’un prêt antérieur consenti à la Gecamines.
L’homme d’affaires israélien est placé sous sanctions américaines depuis décembre 2017 pour avoir amassé une fortune estimée à des centaines de millions de dollars grâce à des opérations minières et pétrolières opaques et corrompues en République démocratique du Congo(RDC)2.
La campagne « Le Congo n’est pas à vendre » appelle la justice, le gouvernement et le parlement congolais à veiller à ce que cet argent ne soit pas destiné à un individu sanctionné, et qu’il soit véritablement utilisé pour les objectifs de relance de la Gécamines.
En effet, Dan Gertler est au cœur de transactions douteuses au Congo depuis plus de vingt ans, qui lui ont valu d’être placé sous sanctions aux États-Unis.
Dans la province de l’ex-Katanga, plusieurs grandes multinationales ayant fait affaire avec lui afin d’acquérir des concessions minières font aujourd’hui face à des enquêtes pénales pour soupçons de corruption. Le mois dernier, la justice suisse a ouvert une enquête contre Glencore surses agissements au Congo.
Jean-Luc M.