Les agents de l’Etat sont responsables de 289 violations, soit 42% des violations des droits de l’homme documentées en mars 2020.
C’est ce qu’affirme un communiqué du Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) portant sur les principales tendances de violation des droits humains sur l’ensemble de la RDC en mars dernier, mois au cours duquel 681 cas ont été documentés.
«Ce nombre représente une augmentation de près de 4% par rapport aux 279 violations enregistrées au mois de février 2020. Les agents de la PNC et les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) réunis ont commis près de 37% du total des violations documentées. Les agents de l’Etat sont notamment les auteurs des exécutions extrajudiciaires d’au moins 28 personnes, dont trois femmes et un enfant », explique le communiqué.
Dans les provinces non affectées par les conflits en RDC, 42 violations des droits de l’homme ont été documentées en mars 2020, soit 6% des violations documentées sur l’ensemble du territoire et la totalité des violations est attribuable aux agents de l’Etat.
«La totalité de ces violations est attribuable à des agents de l’Etat, dont 62% à des agents de la PNC (26 violations), 33% à des militaires des FARDC (14 violations) et 5% à des agents de l’ANR (deux violations). Les violations commises dans ces provinces ont été enregistrées dans le Haut-Katanga (30 violations) et à Kinshasa (12 violations) », soutient ce rapport.
Ces agents de l’Etat, en grande partie les forces de défense et de sécurité sont accusés de commettre 39% des violations dans les parties au conflit.
Au cours de ce mois de mars 2020, le BCNUDH a documenté 638 violations et atteintes aux droits de l’homme commises par les parties au conflit. Celles-ci ont causé la mort d’au moins 243 civils, dont 40 femmes.
«Le nombre de violations a légèrement augmenté par rapport au mois de février 2020 (238 violations). Cette augmentation s’explique par une croissance du nombre des atteintes commises par les groupes armés (+10%) dans les provinces affectées par le conflit. A l’instar du mois précédent, les groupes armés sont les principaux responsables avec 61% des atteintes documentées dans ces provinces, soit 392 atteintes, dont les exécutions sommaires d’au moins 227 civils, dont 37 femmes. Les agents de l’Etat ont commis 39% des violations, dont les exécutions extrajudiciaires d’au moins 16 civils, parmi lesquels trois femmes », lit-on dans ce document.
En mars 2020, le BCNUDH a enregistré 127 violations des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une forte augmentation par rapport aux 62 violations documentées au mois de février 2020.
Là aussi, des agents de l’Etat sont pointés du doigt.
«Cette augmentation correspond à une répression accrue des agents de l’État et des groupes armés à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme dans les zones touchées par les conflits les violations et abus des droits de l’homme. Les principaux auteurs présumés de ces violations sont les agents de la PNC (48 violations), une augmentation par rapport à février 2020 (35 violations). Les soldats des FARDC sont responsables de 34 violations, une forte augmentation par rapport aux 11 violations enregistrées en février 2020, suivies des groupes armés qui ont commis 29 violations, une augmentation par rapport aux 18 violations commises le mois précédent. Avec presque aucun changement par rapport au mois précédent, les agents de l’ANR et d’autres agents de l’État ont commis huit violations chacun », note le BCNUDH.
Pour rappel, au cours du mois de mars 2020, le BCNUDH dit avoir documenté 681 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 6% par rapport au mois de février (642 violations).
Ce qui reflète une augmentation (+ 8%) des atteintes attribuées aux groupes armés et une légère hausse du nombre de violations des droits de l’homme attribuables aux agents de l’Etat (+4%), en particulier des agents de la Police nationale congolaise (PNC), ainsi que du nombre d’atteintes attribuables aux groupes armés, en particulier des assaillants armés actifs principalement dans le territoire de Djugu en Ituri.
Jean-Luc M.