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Madame Anne M’Ikundula a été tuée à son domicile à Buhesi, dans la matinée de ce mercredi 29 avril 2020, par des hommes en armes, après une longue lutte sans assistance. Ce énième cas d’assassinat est déploré par la Société Civile, qui condamne l’inaction des forces de sécurité présentes sur place.

C’est aux environs de 22 heures que des malfrats se sont introduits dans la maison de cette dame, communément connue sous le sobriquet Mama Sésé, à Buhesi non loin du centre de Bideka, dans le groupement de Lurhala en territoire de Walungu.  

Selon la société civile locale qui a lancé l’alerte, ces inciviques ont opéré sans être inquiétés jusqu’à 2 heures du matin, heure à laquelle ils ont achevé leur victime avant de s’en aller sans rien emporter. Le témoin impuissant de ces affres renseigne qu’il s’agirait d’un attentat ciblé car la défunte leur a tout proposé, mais cela n’a servi à rien.

« Ils l’ont d’abord criblée de deux balles avant de découper sa dépouille à la machette. Selon l’enfant, qui habitait avec elle, la dame a proposé de l’argent mais ils ont refusé. Après l’avoir achevée, ils sont partis sans rien prendre.» retient-on de Guershoom Mubalama, porte-parole de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile dans la zone.

A en croire cet acteur social, ces malfrats ont pu opérer impunément, profitant de l’inaction des forces de sécurité et d’une forte pluie qui s’est abattue sur cette localité toute la nuit.

Si la vraie identité des malfrats reste jusqu’à présent mythique, des indices font état des personnes armées et portant des tenues militaires.

Zone devenue théâtre de l’insécurité 

Rappelons que cette zone est devenue, depuis plusieurs mois, le terrain privilégié des crimes odieux du même genre. Des cas d’assassinats ciblés sont devenus monnaie courante dans cet axe.  La société civile locale dénonce la surmilitarisation d’une zone non en guerre, et la dissémination des militaires en armes au milieu des civiles.

C’est dans la même localité que le député provincial Albert Kahasha [Foka Mike] avait été victime d’une embuscade qui emporta un de ses collaborateurs. 

A cet effet la société civile, par le biais de son porte-parole, demande le remplacement du bataillon dit « cadre » dont les hommes paraissent incontrôlés.

« C’est chaque jour que nous enregistrons des cas de mort. Pour cela nous exigeons que le Bataillon Cadre puisse être relevé, parce qu’il se rend coupable de plusieurs dossiers odieux. Il y a des militaires qui sont logés parmi les civils à Kahembarhi (à moins de deux Kilomètres de Buhesi, le lieu du dernier crime), et chaque soir ils rentrent avec leurs armes.» déplore Guershoom Mubalama.

John Achiza

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